À partir des années 60, les Québécois ont relégué la religion à la vie privée, choix fait par toute la société (Québécois de souche, Européens, Vietnamiens, Chinois, Russes, Grecs, Juifs, Africains, Maghrébins, Syriens, etc.). Un vent de liberté traversait l’Occident.

Notre consensus autour de la religion n’a jamais empêché qui que ce soit de pratiquer sa foi dans la sphère privée. Certains Québécois de diverses religions ont eu plus de difficulté à accepter ce changement, mais s’y sont conformés en général. Et cette libération du religieux sur la place publique fut responsable de la splendide émancipation des femmes.

La nation québécoise muselée

Au Québec, la charte des droits et libertés était basée sur la culture juridique française, soit le droit naturel. Dans le contexte de sa publication en 1975, notre charte cherchait à protéger les minorités sur la base de la couleur, d’un handicap physique ou mental, bref de tout ce qui est naturel. Elle ne mettait pas l’accent, comme la charte canadienne, sur la liberté de culte et de religion. Rappelons que dans les années 60, les sœurs religieuses catholiques ont accepté de ne plus porter le voile et le costume. Comment cet ascétisme peut-il revenir dans notre société sans que nous ne puissions plus en contester la présence dans nos institutions ? Parce que les jugements de la Cour suprême écrasent ceux de la Cour du Québec.

En 2006, alors que les Québécois de toutes origines, la Commission des droits de la personne et notre tribunal étaient unanimement contre le port du kirpan dans les écoles, la Cour suprême en a décidé autrement, contre le sens commun et l’intégrité de la nation québécoise. Neuf personnes non élues ont alors décidé à notre place que nous devions soutenir l’idéologie multiculturelle. La Cour suprême a cassé la voix du peuple tout entier, incluant ses institutions.

L’intégration de l’immigration n’est pas que multiculturelle

Les Québécois se sont toujours métissés. Contrairement au multiculturalisme, courant issu de l’idéologie anglosaxonne, nous nous mélangeons avec l’immigration pour constituer un tout homogène sur la base d’une richesse interculturelle. Ce modèle républicain s’inspire du melting-pot américain ou de la République française. Les Québécois sont consensuels. La nation québécoise n’est pas multiculturelle.

Le multiculturalisme est une idéologie qui divise les nationalités en ghettos (pour ne pas dire raciste), de sorte qu’elles ne communiquent pas sur une même base, mais revendiquent constamment des différences.

La Cour suprême a empêché les Québécois d’intégrer leur immigration à leur manière. Le peuple a été dérouté par l’obligation de se conformer à cette ghettoïsation raciale ou religieuse. La question du voile dérange parce qu’il exprime plus que tout autre symbole, l’idée que les Québécois sont écrasés par le code moral de la cour canadienne en ce qui a trait à l’intégration de l’immigration. C’est une forme de génocide culturel silencieux, pernicieux, incolore, mais très réel.

Il y a quelque chose d’infantilisant voire de méprisant à recevoir des leçons des tenants d’un multiculturalisme dont le berceau, l’Angleterre, nous démontre les ratés, limites et dangers. Le Canada se pose en dictature quand son tribunal se croit au-dessus des valeurs morales de toute une nation. Quand une idéologie montre des signes de perversion dans son application juridique, peut-être est-il temps d’en changer ?

L’obsession religieuse du parti Libéral du Canada

Aujourd’hui le multiculturalisme de Pierre-Élliot Trudeau, institutionnalisé par la charte canadienne de 1982 sans l’accord du Québec doit-on le rappeler, se fait complice de l’intimidation islamiste. La pression qu’exercent sciemment (?) certains groupes religieux sur nos tribunaux conduit les juges à protéger démesurément un droit par rapport à un autre. Il est étonnant qu’ils ne tiennent pas compte des répercussions graves de leurs jugements unidirectionnels, sur notre démocratie.

Le premier ministre de la nuit des longs couteaux ne pouvait prédire que sa vision du Canada favoriserait la graine de l’État islamique. Malheureusement, nous constatons que le fils, loin de remettre en cause la charte de son père, accroit le préjudice en train de se créer à l’endroit de la liberté d’expression : peut-on laisser raisonnablement 9 personnes non élues avantager le droit religieux, comme si c’était encore la chose la plus sensée du monde ? Ce droit à la liberté religieuse, défendu comme un dogme est une véritable bombe à retardement.

Justice ou propagande politique ?

Émise par ses 9 personnes non élues, la jurisprudence du plus haut tribunal a servi d’outils de propagande pour changer l’idéal de justice du Québec, voire pour intimider les Québécois qui ne pensent pas « multiculturel ». Après avoir tenté la manière douce (Bouchard et Taylor ont fait le tour du Québec pour nous dire comment penser), le tribunal a imposé la manière canadienne, comme une intimidation légale qui a tassé la voix politique.

Impuissants devant chaque jugement, de plus en plus de Québécois dénigrent leur manière d’être, tout en se faisant croire que c’est leur choix… N’est-ce pas ainsi qu’on voile des femmes ?

Ainsi les juges de la Cour suprême ont cassé la nation québécoise pour qu’elle obéisse au multiculturalisme. Et le multiculturalisme est la porte béante qu’utilise l’Islam radical, grâce à nos juges canadiens. Ainsi s’infiltrent, par ce dogme juridisprudentiel, des hommes et des femmes qui propagent un Islam non religieux et dérobent à petite dose à notre démocratie sa liberté de parole. Sur cette base, les institutions pourront faire taire tout citoyen dissident. N’est-ce pas le rêve de certains élus ?

L’agenda saoudien, de l’O.N.U aux partis politiques

Depuis plusieurs années, le lobby wahhabite saoudien travaille pour faire partie des organisations occidentales. Il aurait corrompu des hauts placés de la F.I.F.A. De même, les Frères musulmans rêvent de voir dans la Déclaration des droits de l’homme de l’O.N.U., la liberté de religion écraser la liberté d’expression. Leur lecture du Coran serait réduite à un « condensat » juridique qui n’a plus rien de spirituel. Alors, il y a de quoi s’inquiéter que l’O.N.U. ait donné récemment un siège à l’Arabie Saoudite (écouter Me André Sirois à Dutrizac).

Comme bien d’autres, le parti de Justin Trudeau aurait accepté de soutenir le niqab non par bonté pour ces femmes, mais parce que le parti Libéral du Canada serait infiltré par des membres non modérés de la puissance islamiste.

Au Québec, la résistance contre les accommodements raisonnables est constamment cassée par les instances de la Cour suprême et par la propagande anglosaxonne qui nous pointe du doigt comme de mauvais citoyens, dès lors que nous contestons un accommodement, à plus forte raison le voile. Celui-ci n’en demeure pas moins le porte-étendard de l’oppression tant de la femme, de la liberté d’expression, que de l’humanisme politique qui a construit l’Occident. Que les musulmans le veuillent ou non, le voile est impur.

Les élus complices

À partir du moment où nos dirigeants québécois cèdent nos droits de liberté d’expression et qu’ils acceptent de faire prédominer le religieux sur l’humanisme, ils sont complices de la Cour suprême. Les élus qui refusent d’exprimer la voix du peuple à travers leur autorité politique sont-ils intimidés, achetés ?

À partir du moment où la Cour suprême ne répond plus à notre idéal de justice, mais à une jurisprudence intellectuellement rigide et dépassée, et que nos élus lui cèdent tous les pouvoirs, ceux-là contribuent à casser la nation québécoise dans sa nature profonde. Et ils ouvrent la porte à la barbarie.

À partir du moment où le premier ministre du Québec et Québec Solidaire ne défendent plus la pensée humaniste qui a inspiré notre code civil québécois, ils admettent avec Trudeau et Mulcair que leur autorité politique est nulle devant les 9 juges de la Cour suprême. Mais au fait, à quoi sert d’élire des politiciens qui ne peuvent plus faire de politique ?