Encourager la misogynie au nom de la liberté de conscience relève d’une immaturité qui consiste à dérober à la femme toutes ses libertés pour permettre à l’homme de transgresser les règles.

Justin Trudeau fait la promotion (pour ne pas dire propagande) d’un multiculturalisme qui a perdu le sens de reconnaissance culturelle de son origine. Les juges de la Cour suprême ayant privilégié la liberté de conscience et de culte sur tous les autres droits, en cohérence avec l’Article 1 de la Constitution canadienne (Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit), ont eu pour effet de détourner la part universelle de l’humanisme (charte québécoise) en regard de l’intégration immigrante, vers l’aspect religieux (charte canadienne).

Cette distinction est le fossé psychique qui sépare le Québec du ROC et rien ne nous permet de croire qu’il se tarira.

Si la commission Laurendeau-Dunton voulait reconnaître l’apport des immigrants dans la société (voir cet article de Francine Pelletier ), aujourd’hui l’obsession de Justin Trudeau pour la reconnaissance des pratiques religieuses est une caricature du vivre ensemble au pays. La majorité des immigrants, à l’instar des premiers colons, ne veut pas être reconnue pour sa religion, mais pour ce qu’il est sur le plan universel (sur la base du droit naturel comme la charte québécoise).

Cette vision juridique canadienne de l’immigration, imposée par 9 personnes non élues, reprise par les médias et les politiciens fédéralistes, traite l’intolérance religieuse (droit coutumier) comme une position raciste (droit naturel). Cette confusion, le premier ministre du Canada l’a tellement bien intégrée qu’il donne l’impression de ne pas faire la différence entre une race et une religion.

Ainsi une majorité d’Arabes sont Musulmans mais tous les Musulmans ne sont pas Arabes et donc n’ont pas du tout la même culture d’origine. Mais Trudeau insiste pour que nous acceptions ces personnes sur la base de leur religion commune et non sur la base de leur pays d’origine.

Entretenir une confusion entre religion et racisme lorsqu’on veut circonscrire un État laïc est une aberration qui nous empêche d’aller au bout du processus de laïcisation. Avec son obsession pour les religions, Justin Trudeau contribue à déformer notre réalité sociale, particulièrement au Québec où notre charte, écrite avant la charte canadienne, privilégiait le droit naturel et donc l’expression humaine sur sa base universelle et non religieuse. Disons-le l’humanisme rassemble et les religions divisent, depuis toujours.

À la solde de l’Arabie Saoudite ?

Dans Le Devoir, Hélène Buzzetti cite Trudeau : « … je suis heureux de participer à des événements communautaires dans des églises, des temples, des synagogues et des mosquées ».

Or le premier ministre canadien visite surtout des mosquées. Quand l’avons-nous vu dans nos églises nous souhaiter Joyeuse Pâques ? Pourquoi privilégier surtout les Musulmans non-modérés ? Pourquoi dédouaner un Islam intégriste ? Nous sommes en droit de nous demander si Trudeau est en train de préparer l’opinion publique pour lui faire accepter la charia dans nos tribunaux.Si tel est le cas, est-ce par compassion spirituelle, par intimidation, par stratégie politique, pour plaire à l’Arabie Saoudite ?

La liberté d’inconscience

Justin Trudeau a intériorisé un multiculturalisme déformé par une importance démesurée à la liberté de culte. « Les politiciens ont la responsabilité de rassembler les gens plutôt que de fomenter la division.» poursuit-il comme envouté par son mantra multiculturel. Dorénavant, les juges n’ont plus besoin de nous dicter nos comportements devant les immigrants, le subconscient de Justin Trudeau nous aidera à nous rencontrer les uns les autres grâce au pouvoir de la religion. Mais où ? Comment briser aujourd’hui les murs invisibles que la charte canadienne a érigés entre les gens qui ne croient pas au même dieu ?

« Les valeurs qui définissent le Canada incluent le respect et l’ouverture envers tout le spectre de la diversité. Si la religion était tellement unificatrice, les femmes ne souffriraient pas de discrimination, d’intimidation, de soumission, de séquestration, d’abus de pouvoir, de culture du viol, d’obligation de se cacher, de dénigrer leur corps, etc.

Que des femmes veuillent porter les signes de leur conviction par choix ou de force sur la place publique leur appartient. Mais nous sommes au Québec et par égard pour les femmes qui ont lutté pour notre émancipation, pour nos religieuses qui ont accepté de se départir de leur costume, pour toutes les femmes qui nous ont précédées afin de nous arracher des droits fondamentaux, nous n’avons pas le droit de retourner en arrière. En tout respect, la neutralité de l’État est la seule voie possible à l’unité d’un pays.

Tout le reste est provocation. Et il n’y a qu’une manière de régler ce problème : inverser les priorités.

Article 1 de nos chartes: égalité des sexes

Nous nous sommes battues pendant des siècles pour sortir de l’obscurantisme religieux. Notre bataille n’est pas terminée. Justin Trudeau, par le grand jeu de la compassion, manipule les citoyens pour faire accepter l’intolérance envers les femmes et leur mise au rancart. Il est en train de dire à toutes les femmes du Québec et du ROC qu’il faut respecter les hommes dans leur choix d’assujettir leurs femmes.

Le premier ministre canadien ranime chez certains de nos hommes la propension culturelle ancestrale à écarter sans même s’en apercevoir la femme des postes de pouvoir (voir le commentaire de Martine Ouellet à ce sujet).

Un premier ministre n’a pas le droit d’être si aveuglé par ses idéologies au point que la femme perde de plus en plus de terrain dans la manière dont l’homme la perçoit et la percevra. La culture du viol en expansion dans nos universités en est un symptôme des plus graves. Le premier ministre s’est autoproclamé féministe. Qu’il le prouve !

Justin Trudeau doit sortir de son inconscience, de son obsession pour les religions. Il doit saisir l’ampleur des effets dévastateurs qu’il engendre en souscrivant à cette construction dépravante de la femme-à-demi.

Encourager la misogynie au nom de la liberté de conscience relève d’une immaturité toute masculine qui consiste à dérober à la femme toutes ses libertés pour permettre à l’homme de transgresser les règles.

L’homme s’est toujours autoproclamé libre à côté de la femme. Qu’elles soient divines ou humaines, il peut changer les règles quand bon lui semble, exigeant de la femme qu’elle tienne seule les piliers de ses temples par la force de son amour. Ainsi la société est en train de s’effondrer parce que l’homme, à force de pousser sa liberté, a fait pression sur les lois qui tiennent ses édifices et il demande encore à la femme de lever les bras pour tenir le plafond. Ce qu’elle accepte de faire !

L’homme construit la femme comme il a construit ses édifices, sur le dos de sa liberté. Cet affront hypocrite heurte profondément nombre de femmes ici, au Québec, de toutes origines. Et sûrement des Musulmanes plus que toutes autres. La femme doit devenir aussi libre que l’homme, n’en déplaise à tous les misogynes, conscients et inconscients.