Il arrive à tout le monde de ne pas pouvoir dormir en raison d’un flot de pensées. Pour comprendre comment gérer cette surenchère, nous devons faire la différence entre une pensée toxique et la tension créatrice (voir la vidéo).

Plusieurs techniques permettent de calmer le mental, mais pour une paix durable, il faut percer les voiles qui dominent notre conscience. Par exemple, la méditation est une manière de « contrôler » le flot de pensée. Mais il faut comprendre de quelle pensée vous voulez vous « débarrasser » et pourquoi (voir le livre Rétablir la communication).

La pensée toxique

La pensée toxique est l’accumulation d’une préoccupation psychologique récurrente face à un problème qui exige de sortir du connu pour libérer le mental. Par exemple, vous craignez depuis des années de perdre votre emploi, vous vivez du harcèlement et la nuit, vous en faites des cauchemars. Au lieu d’écouter le message de la vie (changer votre perception de vous, votre comportement ou changer de travail), vous reposez toujours le même problème à votre cortex : « Comment puis-je garder mon emploi dans les meilleures conditions ? »

Devant cette question piégée par votre insécurité, votre cortex tourne en boucle. Il est coloré par votre amygdale, la partie du cerveau essentielle à votre capacité de ressentir et percevoir les autres. Par exemple : vous n’osez pas affronter votre patron ou vos employés parce que vous mettez une croyance « x » au-dessus de votre intégrité intérieure. Cette croyance est le fait d’avoir enregistré une expérience à répétition comme étant plaisante ou déplaisante.

Si, par exemple, vous avez enregistré l’empathie comme une valeur humaine au-dessus de toute autorité, vous vous sentez peut-être coupable de demander une promotion ou de discuter avec votre employé. À l’autre spectre des plaisirs, celui d’avoir raison peut vous rendre arrogant devant votre employé afin de pouvoir mieux lui imposer votre vision; vous utilisez l’orgueil comme point d’ancrage de votre autorité. Ces croyances que vous imposez sont des colorations différentes d’une même influence de l’amygdale sur votre conscience.

Tant que vous utilisez vos croyances comme point d’ancrage à votre autorité, vous exprimez que vos repères sont le socle sur lequel vous prenez vos décisions. Ces croyances sont des pensées conditionnées par l’expérience répétée du plaisir/déplaisir et n’ont rien à voir avec l’intelligence intrinsèque de l’humain.

Lorsque vous refusez de changer votre vision des choses, les pensées toxiques roulent dans votre cerveau parce que vous refusez de sortir du conditionnement. Le degré de toxicité des pensées se voit dans les symptômes tels l’insomnie, la dépendance (travail, pilules, consommation, etc.), la crise de sens, le stress chronique, le manque d’énergie, les maladies.

Pour débloquer la situation, il faut cesser de poser à votre cerveau la question en fonction de vos croyances. Il faut regarder à l’intérieur de vous le pourquoi de votre désir et comment trouver l’autorité intérieure de le soutenir sans autre support. Autrement dit, il faut vérifier si votre désir correspond à votre être profond ou bien à l’expérience de plaisir/déplaisir issue du conditionnement.

Nous sommes conditionnés dès l’enfance à dépendre des autres et sortir de ce programme relève d’un travail assidu. (voir coaching thérapeutique et la formation Le Créateur – Niveaux 1 et 2). Tout le contraire de la pensée magique !

La tension créatrice

La tension créatrice n’a rien de magique elle non plus. Elle est reliée à votre autorité intérieure, c’est-à-dire à votre capacité à soutenir la nouveauté d’une pensée sans être validé par les autres, par un système. À l’heure actuelle, la société au grand complet est poussée à muter vers cette conscience créative. C’est la raison pour laquelle tous les repères que nos institutions ont construits sont en train de s’effondrer, laissant notre individualité à elle-même. Il faut donc beaucoup d’autorité sur soi pour ne pas perdre son intégrité durant cette transition (ce qui explique le degré croissant de corruption).

Si vous cherchez des solutions de surface pour rester aligné à la société de performance, vous vous éloignerez de vous-même parce que vous craignez de devenir votre propre autorité. Alors les changements que vous ferez dans votre vie seront sans consistance et vous verrez les mêmes problèmes resurgir. Pourquoi ? Parce que votre cortex cherchera encore des solutions avec les mêmes points de repère. Pourquoi ? Parce que vous cédez votre autorité à votre cerveau émotif.

La clé de passage est le développement d’une autorité bâtie par la maturité émotionnelle. Elle nous permet de nous détacher de nos repères, de notre propension à vouloir posséder (croyances, personnes, choses) . Vécue dans tous les niveaux de la conscience, l’intelligence émotionnelle engendre une force réelle d’autorité qui ne s’impose pas sur les autres, qui se tient pour elle-même.

Assumer de perdre ses repères

Nous traversons tous des moments de crise au cours desquels la vie nous montre la voie du changement. Le premier réflexe d’une personne raisonnable est de réfléchir aux pour et contre. Si nous sommes aptes à mesurer ce que nous allons perdre, nous pouvons difficilement évaluer les conséquences à se risquer dans l’inconnu. Cette évaluation n’est pas de l’ordre de la réflexion…

Alors nous n’y allons pas. C’est aussi pourquoi toutes nos sociétés – bâties sur le raisonnable – sont bloquées présentement. Nous refusons de perdre les acquis de notre confort matériel au prix de nous déconnecter de soi et de nous rendre malade. Constatez ce fait dans votre entourage. Ce comportement inavoué de personnes en détresse, nous conduit pourtant inévitablement vers une perte. Comme on dit : « Ce que vous avez peur de perdre, vous le perdrez ».

Le cortex a pourtant tout ce qu’il faut pour nous conduire vers l’inconnu puisqu’il a vocation à trouver des solutions à des problèmes. Qu’est-ce qui donc nous rebute devant les mutations à faire ? C’est l’amygdale, le centre de gestion des émotions. Lorsque devant les changements, notre cerveau émotif prend le dessus sur le cerveau cérébral, nous tombons dans le spin réflectif (le petit hamster qui tourne sans arrêt dans sa cage).

La majorité des gens ont peur de leurs émotions. La majorité des gens vit un spin cérébral qui les déconnecte de leur intégrité vitale et physique. Cette déconnexion conduit à un spleen existentiel. En d’autres termes, certaines personnes désirent profondément se transformer et s’engagent d’eux-mêmes dans la longue et courageuse démarche d’élévation vers leur conscience créative, mais la majorité préfère dormir dans le confort et l’indifférence tant que les murs tiennent. Cette majorité utilise toutes les soupapes proposées par la société de consommation pour éviter de ressentir et de se prendre en charge.

Le degré de déconnexion de cette majorité n’empêchera en rien l’évolution de se faire. Je vous encourage donc à persévérer dans cette démarche qui peut donner l’impression que la vie est injuste pour vous. Mais à long terme, le prix d’une paix mentale chèrement payée vous permettra d’user enfin de toutes les cordes de votre conscience créative.

Vivre de sa tension créatrice

La principale difficulté à maitriser le flot de pensée vient d’une mauvaise relation avec la tension créatrice. C’est elle qui fait pression sur notre mental afin de nous guider vers notre autorité intérieure

Autrement dit, ce qui nous empêche de dormir n’est pas la pensée elle-même, mais la tension créatrice (re: formation Le Créateur – Niveau 3).

Une pensée réflective est prisonnière du système émotif qui engendre soit un sentiment, soit une croyance. Le sentiment et la croyance réconfortent l’âme. Tant que notre âme a besoin de se sentir calmée, elle cherche. Chercher est le lot du cortex cérébral.

« Un jour, il faut cesser d’être en position mentale de chercher, il faut trouver ! » 

La fonction de votre cerveau est de chercher des solutions à des problèmes. Tant que vous lui posez des questions, il cherche. Éventuellement, vous vous apercevez que, même la nuit, la question continue de tourner dans votre tête au point de ne plus pouvoir dormir. C’est le signe que vous espérez encore refouler vos émotions plutôt que de les accorder en vous.

Ne plus pouvoir dormir engendre une respiration de surface non régénératrice, et productrice de désordres nerveux puis hormonaux puis physiques que l’on attribue au stress. Pour dénouer cette chaine, il faut apprendre à voir les émotions comme des clés de libération du conditionnement (voir le livre La quête du détachement).

Cette libération émotionnelle est la voie de la liberté créative.

Devenez un agent d’influence créatif

Il faut faire une distinction entre les personnes qui gèlent leur système émotif – la plupart des gens et les hommes en particulier – de ceux qui l’apprivoisent. Par exemple, notre système de justice a complètement enrayé de son appareil tout ce qui pourrait s’apparenter à une émotion pour donner une apparence objective à la raison. Mais les juges et les avocats sont eux-mêmes livrés à toutes sortes de pressions émotionnelles qui affectent leur amygdale. C’est ce qui corrompt le système.

Toutes les professions dites objectives telles le journalisme, la science, la justice ne sont pas neutres ni objectives tant que la raison de l’individu refoule son système émotif dans un tiroir au lieu de le nettoyer. Le système foisonne de personnes colorées qui prétendent à l’objectivité de la raison. Or la raison n’est pas objective chez ceux qui refoulent leur émotion dans un tiroir et prétendent du même souffle, avec tout le sérieux du monde, pouvoir régenter les codes moraux de nos psychés troubles. Ces officiers font des raccourcis qui coûtent cher à notre humanité.

Ceux qui ont à coeur la conscience humaine peuvent devenir de puissants agents de changement dans leur environnement, pour peu qu’ils deviennent responsables de leur propre autorité interne, de leur tension créatrice. Chaque individu qui sort du conditionnement s’additionnera à la chaîne humaine de l’évolution.