Certains croient aux anges, d’autres à la puissance du pouvoir financier. La nature de nos croyances repose sur un amalgame complexe d’attachements et de convenances. Il y a aussi l’intensité des croyants : les fous d’Allah ou les simples pratiquants d’une religion quelle qu’elle soit. Mais toujours, cette petite voix nous rassure comme un mantra, et cette croyance nous fait refaire toujours les mêmes gestes.

Aujourd’hui nous croyons moins aux religions et plus à la science. Plus encore à la technologie et à l’intelligence artificielle comme garanties de richesse et de progrès pour l’avenir. Mais de moins en moins de gens croient en l’humain.

Toutes les formes de croyances nous lient à un sentiment. Ce sentiment construit une habitude qui réconforte l’âme. Notre ego dépend littéralement des croyances pour se construire une personnalité, pour se donner l’impression que sa vie est stable, confortable, enviable. C’est l’illusion de notre conscience matérielle.

Dans les faits, notre ego conditionné ne contrôle rien du tout. Mais des millions de personnes ensemble peuvent se faire croire que les préoccupations économiques et matérielles sont les seules à apporter la paix. C’est ainsi que la conscience collective tient la psyché individuelle dans un semblant d’ordre social.

Dans le monde réel, c’est-à-dire subtil, il n’en est rien. Le taux de consommation d’anti-dépresseurs, de suicide, de stress trahissent bien notre manque d’identité individuelle, notre état d’esclavage et surtout notre incompétence à saisir notre nature immatérielle, en tant que vecteur de croissance et de stabilité intérieures.

Saisir la différence

Le plus difficile dans l’individualisation de notre conscience est de faire la différence entre la voix de l’habitude et la voix réelle de notre être. La première est liée à un conditionnement enregistré souvent en si bas âge que nous croyons de certaines habitudes qu’elles font partie de notre identité. Lorsque cette culture est reconnue par l’entourage, nous nous sentons d’autant plus rassurés par notre comportement. C’est par exemple le cas avec la corruption : si tout le monde accepte de transgresser les règles éthiques alors, cette culture deviendra un mode de vie normal que plus personne ne questionnera.

Lorsque nous avons conscience d’un code d’intégrité propre à notre personne, nous avons beaucoup de mal à accepter de nous corrompre. Car pour ce faire, il faut perdre contact avec notre moi réel. Il faut perdre conscience plutôt que de la faire grandir. Beaucoup de gens souffrent parce qu’ils doivent se retirer du monde pour ne pas détruire leur code d’intégrité personnel. Beaucoup d’autres souffrent parce qu’ils acceptent de briser ce code, donc de rétrécir le champ de leur conscience.

Croire aux anges, premier pas vers le moi réel

Que vous croyiez au sens critique de votre raison ou à un être supérieur, il n’y a pas de différence dans le cerveau : votre identité réelle est endormie. La raison met en valeur votre capacité à saisir la vie de façon mécanique, ce qui donne un sens artificiel à votre être par le biais d’une culture. Mais le conditionnement, la recherche de repères ramène toujours vers le passé plutôt que vers une conscience visionnaire.

D’après le plutôt misogyne doc Mailloux (Radio 98,5 fm à 10 min 15), les femmes qui croiraient aux anges sont ni plus ni moins des bébés. Nuançons : il n’y a pas que des femmes qui y croient et la manifestation d’un ange n’est pas nécessairement une lubie, même pour l’enfant. Les hommes et femmes qui captent des présences sont simplement dotés d’une hypersensibilité non maitrisée.

Dans le langage des initiés, les anges sont la première manifestation du sens moral qui frappe la conscience de l’enfant. Cette présence subtile survient vers l’âge de 5 ans et explique pourquoi certains enfants parlent de la mort et la craignent, pourquoi ils voient des formes, etc. Ces phénomènes sont le premier stade de la conscience mentale en tant que dimension et non en tant que connaissance mécanique (intellect, raison). Les premiers mensonges surviennent aussi vers cet âge, et de là découle la manipulation émotionnelle. S’il saisit certains liens de cause à effet et qu’il peut influencer les autres, l’enfant ne comprend pas les conséquences de ses mensonges. Il semble que bien des adultes aient ce même niveau de conscience.

La majorité des gens referment la porte de leur nature subtile vers l’âge de 7 ans, au moment où se forme la conscience de soi, à travers les premiers rapports construits, face à l’autre : l’enfant devient plus soucieux de sa réputation. Son corps social devient un enjeu important.

Le développement de la conscience est une affaire de sensibilité. Assumer chaque stade sereinement ne peut se faire qu’avec un guide (un parent ou autre). Pour chaque étape, nous devons laisser mourir notre innocence. L’ange est associé à cette innocence.

Beaucoup des gens refuse de grandir pour ne pas perdre cet état de virginité céleste. Que l’on soit homme ou femme, le désir de prolonger l’âge de l’innocence est irrésistible parce qu’elle nous donne l’impression d’être pur et elle lave les éclaboussures de nos actions. Le pouvoir d’attraction des religions relève de ce même désir. Beaucoup de gens croient aux anges ou en une force supérieure qui pardonne tout, ainsi ils n’ont pas besoin de devenir responsables de faire leur propre ménage. Nettoyer quoi ? Notre psyché. De quoi ? De tout ce qui nous conditionne, de nos croyances, de nos mémoires et sentiments qui voilent notre conscience visionnaire.

L’innocence nous garde dépendants. Elle nous empêche de nous déployer au bout de nous-même, sans le support des autres. Faire le travail de devenir soi-même le centre de notre propre puissance exige de devenir sa propre autorité. Il faut beaucoup d’identité pour se tenir debout.

Apprendre à civiliser le moi social

L’humain est la seule espèce animale dont l’enfant est dépendant durant une aussi longue période. D’abord le corps physique se développe lentement, ce qui exige une surveillance constante. Et puis, nous sommes dotés d’une conscience, raison d’être de notre évolution sur terre.

Dans sa théorie du développement moral, Lawrence Kholberg (Voir plus bas « Sur le même sujet par d’autres auteurs ») décrit en 6 stades l’approfondissement de la conscience psychologique.

Stade 1 – Obéissance et punition (2-5 ans)
L’enfant adapte son comportement pour fuir les punitions. Les normes morales ne sont pas intégrées.
Stade 2 – Intérêt personnel (5-7 ans)
L’enfant intègre les récompenses en plus des punitions. Il réfléchit.
Stade 3 – Relations interpersonnelles et conformité (7-12 ans)
L’enfant intègre les règles du groupe restreint auquel il appartient. Sa principale interrogation est : que va-t-on penser de moi ?
Stade 4 – Autorité et maintien de l’ordre social (10-15 ans)
L’enfant intègre les normes sociales. Il respecte les lois même si cela va contre son intérêt et qu’il sait pouvoir échapper à la sanction.
Stade 5 – Contrat social
L’individu se sent engagé vis-à-vis de ses proches. Il se soucie de leur bien-être et agit pour concilier ses intérêts aux leurs.
Stade 6 – Principes éthiques universels
Le jugement moral se fonde sur des valeurs morales à portée universelle et est adopté personnellement par le sujet à la suite d’une réflexion éthique (égalité des droits, courage, honnêteté, respect du consentement, non-violence, etc). Il est capable de juger bonne une action illicite ou au contraire de juger mauvaise une action licite. D’après Kohlberg, seul 13% de la population adulte atteindrait le stade 6.

Cette étude rationnelle est l’aspect psychologique du développement éthique basé sur la raison et la culture. Elle traite la part conditionnée de l’être humain. La conscience psychologique ne peut pas se constituer sans les repères du conditionnement.

Aujourd’hui le niveau de notre déchéance nous indique que l’humanité doit quitter les limites de son innocence psychologique pour pénétrer dans sa dimension psychique.

Les mondes parallèles

C’est alors que nous devons aborder avec un grand sens critique, la réalité empirique des anges, en tant que première manifestation d’une conscience supérieure.

Pour chaque étape décrite par Kholberg, si nous ajoutons la valeur psychique de l’être, nous pouvons voir se développer en parallèle les différentes étapes de notre maturation psychique.

Notre conscience psychique émerge jusqu’à l’âge de 21 ans. Chaque individu a la capacité de prioriser ou non les informations qu’il reçoit des mondes parallèles, dans son cerveau. Ainsi les anges de notre enfance deviennent progressivement des « ajusteurs de pensée ». L’ajusteur de pensée est une entité codée parfaitement sur la fréquence de notre être. C’est lui qui nous apprend à dompter notre ego, c’est-à-dire à corriger notre travers par nous-même.

L’ange gentil de notre enfance devient à l’adolescence un ange noir à mater jusqu’à 21 ans. Ensuite la conscience mentale s’active et elle est ressentie de plus en plus comme une tension, un mal être. Ce phénomène est la manifestation de l’ajusteur de pensée. Nous ressentons une domination dans notre conscience, sans pouvoir identifier sa source, jusqu’à ce que nous ayons développé suffisamment de force mentale pour voir le réel sans le déformer. Alors nous commençons à maitriser la tension (créatrice).

Quiconque craint le contact avec sa nature psychique ferme la porte à cette démarche. Il reste un enfant et déforme sa réalité psychique, même s’il a développé une intelligence cérébrale de haut niveau. La majorité de la population ne développe pas ce contact avec les plans parallèles. D’autres, comme moi, le vivent de manière inaliénable.

J’ai vécu de 17 à 21 ans, une tension constante sur le plan de l’être. Puis spontanément, à l’âge de 22 ans, un contact instantané s’est créé avec mon ajusteur de pensée. Au début, j’ignorais la nature du phénomène, mais je savais que ça faisait partie de moi, de mon identité, de mon évolution. Du jour au lendemain, j’avais accès, de manière télépathique, à toutes sortes d’informations à propos de ma constitution d’être. J’ai testé ces informations avec tout mon sens critique. Et ce travail entre la raison et la conscience visionnaire m’a permis d’atteindre une centricité mentale inébranlable et une grande liberté.

Notre conscience visionnaire

Notre travail sur terre est de développer notre conscience mentale, c’est-à-dire d’être le point centre de sa propre autorité et intelligence afin de mettre en action des objectifs visionnaires et pragmatiques.

Le seul stade de l’intelligence que nous ayons atteint est mécanique. Nous n’avons accès qu’à des informations partielles tant que nous croyons que la pensée vient de notre cerveau. Or toute pensée visionnaire donc non conditionnée par une culture est télépathique et notre travail est de savoir d’où elle vient et à quoi elle sert. Ce fait n’est enseigné par aucune religion (bien au contraire) ni par aucune science (peut-être trop imbue ?).

S’il est important de se développer sur le plan psychologique, aujourd’hui la pression ressentie par de plus en plus de gens nous pousse à nous ouvrir sur notre compétence psychique. Nous sommes fortement invités à cesser de dénigrer cette force interne, à faire comme si elle n’existait pas.

La conscience du Soi est un processus de rayonnement psychique sans fin. À chaque étape, l’être prend de l’expansion et donc de la maturité. Il doit pour cela céder son innocence tout en nettoyant son cœur de tout conditionnement. C’est ainsi que, dans une conscience libre de tout sentiment, nous retrouvons une pureté d’être, une profondeur nous permettant de maitriser notre essence, notre rapport à notre lumière intérieure.

Ce que nous appelons un « ange » est en réalité notre petite voix intérieure des stades 1 et 2 de Kholberg. Cette voix nous conduit lentement vers les mondes parallèles et en cela elle fait de nous des êtres visionnaires. Pour devenir un créatif visionnaire, il faut acquérir de la maturité. Celle-ci nous permet de déployer notre identité pure en cessant de céder notre autorité à la raison (limites du cerveau) ou à l’innocence (désir de fuir).

Plus nous serons nombreux à assumer notre conscience visionnaire, plus le miroir de la guerre se transformera. Notre visage collectif sera plus doux.

Note: Lisez l’Astuce ci-bas.