Article paru dans Le Devoir | Hélène Buzzetti , Marie Vastel

À l’occasion des bilans de fin de session, les 39 députés du Québec de Justin Trudeau se sont fait reprocher par le NPD et le Bloc québécois leur silence sur des enjeux d’intérêt pour la province. Les premiers intéressés répliquent qu’au contraire, ils sont responsables de sa vitalité économique.

« Le bilan est pauvre et assez décevant. Il n’y a pas eu beaucoup de bonnes nouvelles pour les Québécois. Au lieu d’avoir 40 députés libéraux pour représenter le Québec, on a eu 40 criquets qu’on n’a pas entendus, qui ne se sont pas tenus debout », a soutenu le député néodémocrate Alexandre Boulerice.

À son avis, les libéraux du Québec ont raté l’occasion de se faire entendre sur cinq dossiers : la reprise de la discussion constitutionnelle, la création de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC), l’évasion fiscale, la lenteur à annoncer de l’aide à l’industrie du bois d’oeuvre et l’insuffisance des compensations accordées aux fromagers affectés par l’accord de libre-échange avec l’Union européenne.
La chef bloquiste, Martine Ouellet, a renchéri, ajoutant à la liste des sujets négligés l’oléoduc Énergie Est, la légalisation de la marijuana qui va trop vite au goût de Québec ou encore l’implantation à Toronto plutôt qu’à Montréal du siège social de la BIC.La chef du Bloc s’explique mal que les libéraux québécois plaident que le lieu du siège social de la BIC importe peu tant que la province héritera d’importants projets. « C’est une honte ! C’est une honte d’entendre ça et de voir que les 40 députés libéraux n’ont pas défendu Montréal, n’ont rien dit et n’ont pas levé la main pour dire que ça devrait venir à Montréal. »

Le président du caucus libéral du Québec, Rémi Massé, a rejeté du revers de la main ces accusations, rappelant que l’administration Trudeau a consenti 1,28 milliard pour le Réseau électrique métropolitain et approuvé 256 projets d’infrastructure au Québec. Il a même mis sur le compte de son gouvernement la création de 100 000 emplois en deux ans et la réduction du taux de chômage.« On fait énormément de bruit », a assuré M. Massé. Le député a même qualifié « d’excellent document » la proposition constitutionnelle de Philippe Couillard qui procède, de l’avis de M. Massé, d’une « démarche intéressante ». Mais pressés de questions pour préciser ce qu’ils trouvaient intéressant exactement, les élus québécois rassemblés devant le micro ont mis fin au point de presse.