Avez-vous développé vos compétences personnelles ? Elles relèvent de votre capacité à vous individualiser, c’est-à-dire à vous soutenir totalement par vous-même tout en gardant l’équilibre.

Par défaut, lorsque nous développons notre individualité, nous nous sentons plus petit que les autres. C’est une illusion temporaire mais qui donne l’humilité nécessaire à l’affirmation réelle du Soi. Prendre en compte son intériorité nous met nécessairement en rupture avec le reste du monde car nous donnons plus d’importance à nos intérêts, à notre identité propre, à notre épanouissement, à ce que nous avons personnellement besoin de savoir pour créer notre destin. C’est le droit naturel de chacun de se responsabiliser en fonction de sa conscience individuée, de ses besoins et de ses désirs. Et ce droit naturel relève de la maitrise de nos énergies, dans toutes ses dimensions.

Le droit coutumier se situe à l’opposé ; il permet une déresponsabilisation du droit naturel de l’individu et donne plus d’importance au corps social, à l’image, en mettant en avant le sentiment, le fait d’appartenir, de s’identifier à une coutume plutôt qu’à ses propres énergies et lumières internes. L’individu coutumier est le sujet de sa communauté d’appartenance (famille, corporation, aristocratie, monarchie).

L’être coutumier est lié à un code moral, éthique ou superstitieux dont l’être passionnel a encore besoin pour contenir ses mauvais penchants (envies, vengeances, orgueil, appétits, compensations) qui détermine le socle commun des limites de la liberté.

L’individu naturel est son propre sujet d’étude. Il est lié à une société démocratique qui détermine le droit naturel et l’universalité comme socle commun de la liberté.

Lorsqu’individu sort de la pensée philosophique, l’individu devient un observateur supranaturel critique de sa réalité interne, l’autocorrecteur de ses vices, le pondérateur de ses vicissitudes et le maitre de son propre savoir.

L’être qui individualise sa conscience et en prend l’entière responsabilité n’engorgera pas les instances de justice, médiatiques, familiales pour se plaindre d’être rejeté, opprimé, abusé par tel membre ou par la société. Il comprendra l’objet du rejet, la solitude à dépasser et la responsabilité devant la démission de son pouvoir.

Peu importe son origine raciale, religieuse, de genre, l’être qui s’individualise se sent nécessairement affaibli à côté de ceux qui sont supportés par un groupe ou une communauté d’intérêts de même appartenance (d’affaires, de croyances, d’allégeance, de famille). Mais il n’est pas une victime. Il veut devenir libre.

Êtes-vous un vrai ou un faux individu ?

Qu’est-ce qui distingue celui qui s’individualise réellement de celui qui fait semblant de le faire ? Le premier ne joue pas à la victime, il cherche l’affranchissement complet. Le second reste attaché à ses sentiments, à son corps social, à son image. Le premier trouve sa force intérieure pour soutenir sa parole, le second cherche l’aval ou la voix des autres comme bouclier de son ego, il blâme autrui de ses malheurs. Le premier brise les schèmes du connu, il met à terre sa construction psychologique (croyances familiales, religieuses, insécurités, etc). Le second cherche à prouver son individualité par des artifices (pouvoir financier, pouvoir sur les autres, recherche du plus grand nombre pour se crédibiliser ou pouvoir de la victime); il refuse de briser les murs de sa condition.

La liberté d’expression n’est pas une plainte

Le développement de soi va de paire avec une liberté de parole qui est difficile à prendre au début. La parole est un flux de lumière qui passe à travers l’être. Lorsqu’un mur de défense englobe l’être, sa parole n’est pas limpide. On sent que la personne n’est pas honnête ou qu’elle déforme la réalité, sa réalité.

Un être individué laisse passer le flot de sa parole comme une énergie bienfaitrice qui nourrit. Sa pensée est créative et non construite. Elle est libre de morale et dérange ceux qui se drapent dans la vertu pour cacher leur vice, c’est-à-dire leur manque de lumière.

Ainsi dans cet ère du chacun pour soi, il y a ceux qui se victimisent de leur différence et ceux qui se fortifient de l’intérieur en prenant la responsabilité de leur unicité, dans un processus d’individuation de longue haleine. Se connaître dans toutes ses dimensions (visibles et invisibles) est la seule manière de ne pas devenir la victime caricaturale de son unicité. C’est la seule manière de devenir souverain de son territoire intérieur, clé d’une science interne créatrice puissante et encore insoupçonnée par la masse.

Compassion, l’illusion d’une compétence

Le développement des compétences personnelles conduit à mettre un terme avec la sentimentalité. Lorsqu’on est sentimental, on se fait facilement leurrer par la pression sociale. L’être qui cherche à s’individualiser tout en restant attaché à ses sentiments aura beaucoup de mal à libérer son âme de l’impression d’être seul, trop petit pour assumer son identité propre, bref il deviendra victime. Avec le temps, ce côté victime sera plaintif.

Une victime ne prend jamais la responsabilité de sa défense sans avoir trouvé au préalable des gens qui porteront sa cause devant le tribunal populaire de la famille, de son réseau, des réseaux sociaux ou du tribunal de justice. La compassion est le fait d’un attachement extrême à la sentimentalité. Un être de compassion trouvera donc en la victime de quoi satisfaire sa bonne conscience.

La compétence d’individuation

Pendant ce temps, l’humanité a soif d’individus responsables de leur identité intérieure. Ceux là ne font rien comme les autres, ceux-là ne sont pas des esclaves du système. Ils écoutent le débit de leurs énergies vitales afin de les dépenser dans des actions mues par la clarté de leur esprit et non par la pression sociale ou familiale. L’être individué vit ses émotions ; il ne les utilise pas pour gagner sa cause mais pour débloquer ses énergies.

Il faut se connaître profondément pour ne pas succomber à la pression constante faite par les élites qui voudraient penser notre vie à notre place, en fonction de leurs intérêts.

L’être qui développe ses réelles compétences personnelles à partir de ses énergies ne compte que sur lui-même pour rester en équilibre. Il vit ses passions en évitant de (se) nuire. Il établit la clarté de son esprit à partir de sa propre lumière intérieure.

S’individualiser pour prendre la pleine et entière responsabilité de son intérieur n’est pas donné à tous. C’est un acte de foi envers soi, sans support aucun, et un deuil profond envers nos proches. Se détacher sur le plan psychologique est nécessaire à l’épanouissement de son moi global. Se détacher psychologiquement, c’est briser le confinement, l’attachement au sentiment, à l’habitude d’une certaine culture quelle qu’elle soit, et cela requiert de la détermination et de l’humilité. Ce travail est le gage d’une réelle individualité d’où s’ensuit la liberté individuelle.

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