On ne peut s’empêcher d’associer la belle grande marche parisienne des présidents à l’accolade des chefs de partis à Ottawa, après les tueries des loups solitaires. Chacun est retourné à ses affaires. Les dirigeants ne peuvent plus rien véritablement pour servir les peuples. Ils sont en effet tous redevables à des intérêts privés, qu’ils soient chrétiens, juifs ou arabes.

Bien sûr, les pays occidentaux auront échangé des renseignements sensibles et élevé les mesures de sécurité pour donner l’impression qu’ils s’occupent du problème, enfreignant du coup notre liberté. Ils prendront soin de surveiller tous les réseaux grâce aux avancées faites sur nous consommateurs, par les Google, Facebook.

Bien sûr, le renseignement ne peut jamais circuler avec autant de transparence entre ces pouvoirs nationaux, en raison de la structure opaque sur laquelle ces mêmes pouvoirs se sont érigés. C’est ce même obscurantisme qui émane de nos systèmes et qui nous empêche de savoir où vont nos impôts, à quel point nos biens collectifs sont la cible des maitres du monde. Cet obscurantisme-là est celui qui met la France en état de léthargie. La liberté d’expression attaquée par les terroristes ne fait qu’éveiller le mauvais angle de la question, comme si nous n’étions pas déjà muselés par les pouvoirs souterrains : Qui dirige nos pays ? Que dirigent nos Présidents ?

Les mécanismes de l’obscurantisme en démocratie

Si aujourd’hui certains dirigeants se prennent à croire qu’ils peuvent réellement utiliser les leviers du pouvoir pour protéger la société civile, ils se rendront eux-mêmes vulnérables face aux « amis » du privé qui les auront menés au pouvoir. Les élus sont depuis longtemps les courroies de transmission nommant la main qui appuiera sur les leviers économiques de nos nations, une main amie des familles qui dirigent les flux d’argent en fonction des actions de leurs entreprises. En quoi notre économie, nous la faisons rouler pour le 1% avec notre consentement parce que les élus ont la garantie qu’aucune preuve ne se retournera contre eux.

Aucun dirigeant en Occident ne peut plus se rendre à la tête d’un pays s’il n’a pas l’assurance que ses erreurs seront couvertes, que ses fraudes seront enterrées, que les fraudes qu’on lui demandera de faire pour le privé seront récompensées. La foi dans une cause ? Non. Dans une société de droit, tout est basé sur l’hommerie. Ses lois et sa faculté leste de les transgresser en échange d’un système de protection. Quelle bénédiction, rien de moins qu’un Dieu, ce protecteur. François Hollande, comme les autres, est assujetti à ce système éprouvé. C’est ce qui fait que tout revient du pareil au même pour le citoyen : une fois au pouvoir, on sait que les promesses faites au peuple ne seront pas tenues, peu importe le pion qui parle sur le trône. C’est dorénavant convenu, intériorisé, culturel.

Par contre, les redevances aux amis sont de plus en plus lourdes… Et ça, ça finit par peser sur une conscience… C’est ce que laissait entrevoir François Hollande dans la gestion de cette crise.

Un pouvoir légitime soutenu par la corruption

La démocratie, pouvoir légitime des peuples, est basée sur la « société de droits », héritage du Siècle des Lumières. Malheureusement, ce n’est pas parce que la raison prédomine dans nos démocraties que tous les hommes usent de ses principes raisonnablement. Fraude, collusion, corruption sont le lot de la déraison de nos élus. Pourquoi ces mécanismes, contre-produits du pouvoir légitime, existent-ils ? Ils sont la soupape du doute de l’estime de soi, de l’impuissance devant son pouvoir, de la peur de se tenir debout, de la difficulté de savoir quelle direction prendre pour faire autrement. Mais surtout de l’orgueil du pouvoir.

Plus une personne accepte de protections pour gagner ses élections, plus elle a gros à perdre si elle ne rétribue pas ceux qui l’ont aidée. C’est ainsi qu’aujourd’hui, les défis de plus en plus complexes ont cristallisé ce besoin de se sentir protégé dans cette fonction suprême temporelle. Aujourd’hui, les hommes ne veulent plus prendre de risque : on ne monte au sommet que si toutes les garanties sont préétablies. Ces garanties sont un baume qui fait disparaitre comme par magie toute angoisse liée au doute, à l’impuissance, etc. Ainsi une fois au pouvoir, l’élu connait son programme. Il sait qui il sert. Il n’y a pas de doute. Il va gagner. Une fois élu, il est pris entre le peuple et ses amis. Mais on lui chuchote de bons arguments pour sauver du temps… Ainsi, plus un candidat est sûr de lui, plus il dénote une forte protection, donc il est très très redevable. À voir le premier ministre Couillard, qui n’a pas dit mot de son programme durant sa campagne, on soupçonne qu’une grosse machine lui a promis le pouvoir. La protection est à la hauteur de sa dette. C’est dire jusqu’où il devra aller…

Le démantèlement : les premiers seront les derniers

En revanche, si le cœur de Hollande battait trop à gauche et qu’il se remettait à croire qu’il peut faire un petit quelque chose pour le peuple, pour de vrai, alors il devrait rembourser sa dette tout seul. Ce qui revient à dire que plus personne ne le protégerait. Il serait un homme fini et sans avenir.

Il appert que certains hommes d’État chercheront à prendre cette direction pour tenter de mettre fin au carnage du terrorisme islamique. C’est ainsi que, dès à présent, les pouvoirs nationaux vont s’effriter progressivement vers le chaos, l’ordre national étant basé sur l’obscurantiste pouvoir de corrompre et de récompenser en échange.

Ainsi lorsque plusieurs se seront rendus vulnérables, ils devront penser à leur propre protection. C’est ici que nous assisterons au démantèlement des pouvoirs souterrains. Comme dit la bible : « Les premiers seront les derniers ».

La dépossession des Québécois

Comme nous avons pu le voir, la réélection du PLQ exprime qu’il y a beaucoup de gens dans la société à qui profite cette puissance souterraine de la finance. En d’autres termes, on a acheté beaucoup de votes en échange soit d’argent, d’un réseau ou d’une protection au cas où les affaires de la Commission Charbonneau soient mises au jour (on n’a toujours pas d’enquête sur la CDP).

Au Québec, depuis 1995, les pouvoirs souterrains se sont finalement approprié nos nombreux leviers : Caisse de Dépôt et Hydro Québec (toute l’incohérence du développement démontre qu’on détourne les richesses du peuple), le CHUM (anomalies du PDG Christian Paire) et le CUSM (corruption et fraude d’Arthur Porter, ami de Couillard) servent-ils encore seulement les intérêts des citoyens ? Il ne reste plus aux pouvoirs souterrains qu’à instaurer un plan pour s’approprier nos richesses naturelles. Le jour où nous apprendrons que nos impôts auront détournés du sud vers le nord, nous comprendrons l’austérité du PLQ. Idéologie ? Non. Simple stratagème. Ceux qui le dénoncent sont soit achetés, muselés, discrédités, ou pire…

Si les hautes instances du pouvoir croient qu’on peut faire de Québec Inc. (nos sociétés d’État) le levier du privé, c’est parce que les amis protecteurs sont suffisamment riches et réseautés pour faire taire quiconque tenterait de les rendre coupables de nous en déposséder (ex.: 40 milliards de la CDP). Ils ont des garanties. Pour cette même raison, alors qu’il soumet le peuple à l’austérité, le premier ministre Couillard ne se cache même pas de faire des traitements de faveur aux PDG de nos sociétés d’État – tous protégés par les pouvoirs souterrains – aux élus eux-mêmes qui refont leur bureau aux coûts supérieurs à des coupures obligées pour d’autres, et qui bénéficieront d’un plan de retraite inchangé, etc, etc. Ils ne seront pas inquiétés, car personne n’aura jamais de preuve, c’est garanti. Jean Charest le disait toujours : il faut des preuves. Il savait aussi que des preuves, ça se détruit.

Comment des hommes intelligents peuvent-ils croire que contourner les règles ne produit pas une culture obscurantiste ? Voilà que maintenant le revers du miroir nous est retourné : la folie de l’argent contre la folie de la religion. Et nos élus prétendent aujourd’hui être « Charlie » ?

À la fin, la concupiscence atteindra la limite de son ridicule et détruira la richesse qu’elle a voulu nous voler. Mais à mesure que la conscience des élus flanchera devant cette mise en scène déloyale, le chaos s’emparera de nos institutions. Car ces criminels économiques soutiennent dorénavant de grands pans de nos structures légitimes. Et dès que nos élus reculeront devant les demandes croissantes de ces criminels du privé à saccager les peuples, plus rien ne pourra tenir ce système. C’est ce à quoi nous assisterons prochainement.