Le caractère belliqueux du premier ministre Harper, sa vision de la puissance datant de la guerre froide à travers un appareil étatique rivé sur le pétrole et les armes, voilà le pays qu’il nous a construit. Ajoutons à cela un manque flagrant de psychologie pour traiter du cas qui nous occupe présentement : les fous de Dieu.

Toute la construction psychologique du premier ministre se situe à la base de l’échelle de Maslow : survie, sécurité et protection. À partir de cette vision primaire, dans un pays pourtant assez riche pour que nous rêvions d’élever nos aspirations individuelles, Harper a tout fait depuis 9 ans pour nous vendre un sentiment d’appartenance (3e échelon de Maslow) qui nous rive vers le bas. Le débat qui entoure la sémantique à propos des attentats contre les forces de l’ordre exprime surtout l’appropriation par Harper d’un vocabulaire belliqueux qui vise à justifier sa vision du rayonnement d’un pays, basé sur le sentiment de puissance à travers des jouets de guerre nourris à l’or noir. Vision vieillie et pourtant…

On connaît la chanson : l’élu crée une crise pour justifier ses propres pulsions émotionnelles face à son propre sentiment d’impuissance. Entre Poutine et Harper aucune différence quant à l’image caricaturale qu’ils nous renvoient de la définition d’un être humain. À l’heure où les peuples cherchent réellement la solidarité, les pouvoirs nationaux sont encore prisonniers de la psychologie de la guerre froide, de la démonisation de l’autre et donc de l’angélisation de soi. Nous subissons leur psyché embourbée par d’archaïques fondations. Pourquoi élisons-nous pareilles créatures ? Et puis les élisons-nous vraiment lorsque toutes leurs fins justifient les moyens qu’ils prennent pour s’arroger le pouvoir ?

L’État islamique est un ennemi réel. Il ne livre pas une guerre de religion, il utilise la religion pour livrer une guerre. Le premier ministre est totalement dépourvu devant un adversaire qu’il ne peut attaquer de manière classique : je sors mes canons, les braque, je fais le plus de fumée et de bruit possible pour qu’on entende bien ma puissance. Et je repars glorieux vantant l’intelligence de ma stratégie. Au contraire de ces tactiques, l’État islamique est en train de vider tout ce que la planète peut contenir de déséquilibrés mentaux pour éliminer les impurs. Nous nous retrouvons dans la pure fantaisie du Joker dans le film de Batman The Dark Knight (Le chevalier noir, 2008). Joker s’amusait à créer le chaos pour le chaos. Et il était imprévisible. Tels sont les chevaliers de l’État islamique : des Jokers.

Devant ces guerriers fous, aucune stratégie ne peut tenir. Nous en avons eu la preuve à St-Jean sur Richelieu et maintenant au Parlement. Les canons lourds sont inutiles, car, le fou de dieu entre dans le ventre de son adversaire. Braquer un canon sur l’ennemi serait se tuer soi-même.

Ainsi donc le mal de l’ennemi est entré dans notre ventre. Mais est-ce le mal de l’ennemi ou bien un simple miroir ? Chercher la puissance pour la puissance, à travers une obsession du pétrole prête à museler ses propres citoyens, n’est-ce pas ça aussi le mal ? Les fous de dieu et les obsédés du pétrole semblent téléguidés par la même force obscure qui les pousse à l’obsession de la guerre pensant que le pire ennemi est à l’extérieur d’eux. Cette vision est-elle toujours la seule solution à l’économie ? L’idéologie de la guerre est le lot de ceux qui manquent d’estime d’eux-mêmes pour entamer un dialogue et qui développent l’obsession de montrer leur force à la face du monde en le radicalisant. À travers ces êtres fragiles, qu’ils soient de la sphère politique, financière, militaire, ils rendent notre monde vulnérable et l’empêchent de s’élever. Et l’apparition des fous de dieu sur notre terre révèle que nous devrons éveiller rapidement notre conscience pour sortir de cette polarisation productrice du mal.

Il y a plusieurs années, j’étais tombée sur un document à propos des prophéties de Nostradamus. Dans ces divinations, l’interprétation d’un des vers prédisait qu’un antéchrist proviendrait du monde arabe et qu’il allait produire un massacre jusqu’en terre d’Amérique. Il était aussi question d’éventrage. Peu importe la raison d’être de telles prédictions, la réalité de cette guerre existe ; elle est celle de la chasse gardée d’intérêts de puissance, l’or noir, dont l’un des groupes utilise des déséquilibrés mentaux pour déjouer les tactiques militaires organisées de l’Occident. Ainsi donc aujourd’hui l’éventrage est commencé chez nous. L’ennemi attaque notre flanc en téléguidant nos propres citoyens. Il est à souhaiter que Nostradamus ne fît référence qu’au ventre du pays : le Parlement. Parce que les Jokers obéissent à toute forme de commandement venu de leur Dieu de la guerre.

À l’époque, j’avais pris ces prophéties avec un grain de sel avec une amie algérienne qui n’appréciait pas du tout l’association avec les siens. Aujourd’hui il est important de signaler qu’il ne s’agit pas ici d’une guerre de religion, mais de guerriers qui utilisent la religion pour recruter des êtres vulnérables. Nous, citoyens, avons le devoir de préserver notre lien d’humanité réciproque avec la communauté musulmane et les musulmans ont la responsabilité de se faire entendre haut et fort pour se dissocier de ces actes. Il faut créer ensemble ces tribunes.