Après la défaite du PQ et les nombreuses remises en question qu’elle engendre, pourquoi ne pas déclarer faillite et partir sous un autre nom ? À l’heure où les partis sont gérés par des technocrates qui éteignent la passion patriotique, les péquistes pourraient ainsi en profiter pour redynamiser la flamme nationale à partir de symboles qui nous parlent ! Et le CH, n’est-il pas d’entre tous celui qui unit, contre vents et marées, même lorsqu’il perd ? Rebaptisons le PQ, le Parti canadien !
Du coup, sans aucun effort, nous retrouverions notre fierté nationale, notre feu politique. Mais surtout, on récupérerait nos symboles volés par les Anglais : le nom de notre pays et notre hymne national que Basile Routhier et Calixa Lavallée avaient écrit pour nous, Canadiens français. Si le Parti canadien avait un drapeau, il serait fait du logo du CH sur fond du Tricolore. Les Habitants du Québec en liesse défieraient la loi 78 rien que pour scander dans nos rues endiablées : Go – Parti canadien – Go ! La réunification de nos symboles faite, les questions d’identité seraient réglées.
Oui, le PC pourrait être aussi rassembleur que le CH ! L’ADN de Maurice Richard, Jean Béliveau, Guy Lafleur dont le coup de patin-éclair semble s’être transmis génétiquement à P.K. Suban, c’est ça, le Québec d’hier et d’aujourd’hui : des héros de toutes les origines ! Le Parti canadien serait donc le parti de tous les Québécois ! Venus de toutes les régions du monde, tous savent déjà chanter avec nous la « terre de nos aïeux » et pourraient jusqu’à la mort porter l’épée et la croix en guise de leur foi indéfectible envers le PC, le Parti canadien ! Vive l’unité du Québec !
Nous pourrions également exiger le port d’un costume à l’Assemblée nationale et dans tout l’appareil étatique, ce qui règlerait la question des signes ostentatoires: le chandail du Canadien. Le privilège d’un député serait de pouvoir porter le numéro de son projet de loi de l’année. Les gens afflueraient à Québec rien que pour voir le jeu des députés, les rixes et les commotions. D’ailleurs, nous avons déjà une nouvelle recrue très forte dans le domaine : PK…P. Il a fait sa première commotion avant même son entrée sur la glace ! Il a donc une longueur d’avance sur tous ses coéquipiers, présentement en entrainement en vue de devenir Capitaines.
Il y aurait aussi l’aspect finance lancé au cours des fins de sessions parlementaires à l’image des finales de hockey : une Assemblée vide où les députés en visite dans leur comté seraient filmés en train de parler au peuple. Le public paierait 10$ pour aller voir la game des relations publiques sur un écran géant comme le Centre Bell et sesgames fantômes. Du coup, la contribution au parti augmenterait. Sans compter que sur le plan éthique, toutes les relations seraient faites au vu et au su des foules en feu.
Avec le Parti canadien, nous aurions enfin le droit d’exprimer franchement le nationalisme naturel à chaque peuple. Doux comme la flanelle et pieux comme les saints, la nation québécoise pourrait terminer sa révolution, temporelle et intemporelle. On la rebaptiserait elle aussi : Révolution de la Sainte-Flanelle. Elle rassemblerait toutes les franges de la population afin que la sueur « de foi trempée » de chacun des partisans « protège nos foyers et nos droits ». Devant autant d’unité, le taux de participation aux élections grimperait à 80%, minimum ! Et pour immortaliser cet Esprit de foi et de liberté nationale, le Parti canadien pourrait canoniser René Lévesque en élevant vers le toit de la Chambre, le Chandail Numéro 1. Enfin, nationalisme et foi se réconcilieraient à l’unanimité parce que le sens de la patrie ne peut être dissocié ni de l’un ni de l’autre.
Finalement, ayant repris notre nom, notre hymne et remis à jour notre Tricolore, le Parti canadien pourra demander au ROC de trouver ses propres symboles au lieu de se quêter une identité sur notre dos et à nos frais. Du coup, nous deviendrions enfin tous indépendants!