Par Sylvie Bergeron, professeure de psychologie évolutionnaire

Pourquoi le suprahumain survivra au transhumain ? Parce qu’il est LA technologie la plus sophistiquée de tous les temps, en essence. Développer nos apprentissages profonds fera en sorte que nous refuserons la prévisibilité du système pour embrasser la valeur réelle de notre être.

Pourquoi les leaders du numérique ne valorisent pas l’être ? Parce qu’ils ne se connaissent pas eux-mêmes. La détresse, le mal, la culpabilité, la peur de mourir sont parmi les agents perturbateurs de la psyché.

Pourtant chacun de nous peut apprendre à transmuter ces substances pour aller au-bout de lui-même. Ce qui nous amène au-delà de l’existentielle et de la nature sans en manquer de respect.

C’est ainsi que le suprahumain survivra au transhumain car, il donnera une valeur réelle à l’être.

Prévoir les comportements, une police d’assurance pour le 1%

Changer le caractère est facile à prévoir. Changer de substance est imprévisible.

Tout effort dans la prédiction des comportements est un projet bien utile pour les entrepreneurs, dans le domaine de l’automation. Mais lorsqu’il devient une tentation chez nos gouvernements et les GAFAM, la substance du vivant est menacée. En effet, elle est imprévisible. Et ils détestent les surprises.

Voilà pourquoi les leaders ne sont aucunement intéressés par la transmutation des choses.  Simplement par des changements cosmétiques. Ainsi ils peuvent provoquer ce changement. Ils en contrôlent les paramètres et donc, les comportements.

Accepter le traçage humain

(Lire le texte précédent)

La vision futuriste de Reon Brand de voir co-habiter l’être, l’écologie et le robot ne sera possible que si l’on accepte le traçage humain. Or tracer les comportements humains, c’est réduire le puissant potentiel de nos énergies mentales à un simple maquillage.

De son côté, Norbert Wiener, père de la cybernétique, qui a souffert de l’Holocauste, a apporté une importante contribution au contrôle des comportements humains. Le traçage humain découle de l’héritage de ses travaux.

Wiener souhaitait pouvoir éviter d’autres guerres, entre autres, en rendant les comportements prévisibles. Cherchait-il dans les statistiques des certitudes pour calmer son angoisse, sans jamais en nommer la substance… ?

Déconnecter un être de sa substance, c’est le priver de sa capacité à se transformer, à passer au travers de ses deuils.

Nous y voilà tous, dans le sanctuaire numérisé de la vie.

Devenir autre pour s’adapter au code

Aujourd’hui, chacun de nous se retrouve en face d’une entité électronique qui parle une langue codée. Elle cherche constamment à savoir qui nous sommes, comment nous nous comportons. Ainsi les algorithmes peuvent prévoir nos actions.

Mais c’est nous, les humains naturels, qui devons adapter notre cerveau pour comprendre ce que veut la machine. Étant en relation constante avec cette entité numérique, nous apprenons à parler avec ses codes pour mieux nous faire épier.

Nous devons nous réduire à un caractère mécanique qui attire constamment notre attention à l’extérieur de nous-mêmes.

« Nous avons modifié notre environnement de manière si radicale que nous devons désormais nous modifier nous-mêmes afin de parvenir à vivre dans ce nouvel environnement. » N.W.

Les gens intuitifs sentent bien qu’ils sont plus sophistiqués qu’un robot

Les gens le sentent bien que nous arrivons au bout des changements de surface. D’ailleurs, pour la plupart des personnes sensibles, la nature organique s’adapte plutôt mal au caractère mécanique de codes d’ordinateurs.

Tant les relations sur les réseaux sociaux que les ondes électroniques elles-mêmes peuvent interférer dans leur substance. Et ces interférences numériques s’ajoutent à toutes les autres pour bloquer le processus de mutations de l’être.

Les gens logiques croiront qu’ils sont inférieurs aux robots

Mais pour les gens logiques, il est beaucoup plus simple d’obéir à des codes extérieurs que de comprendre ses propres codes intérieurs, dont le flux d’énergies mentales est le plus puissant.

À défaut, ils préfèrent être tracés par des codes. Autrefois le curé était notre directeur de conscience, aujourd’hui l’algorithme nous disent comment nous devrions nous sentir et nous comporter.

Tel qu’anticipé – mais non souhaité – par Wiener, l’être disparait pour devenir un produit prévisible. Et l’Homme_Produit_Traçable devient l’objet de nos prévisions.

La peur de transmuter

Comme le dit Brand, la 6e extinction de la race humaine est bien provoquée par l’Homme. Une bonne raison de se remettre en question sur le plan existentiel et écologique.

Pour cette raison, l’Homme a intérêt à apprendre comment effectuer sa transmutation, donc à se connaitre de l’intérieur, à se changer pour lui-même.

Le foresight qui nous conduirait à un réel changement de paradigme, dans l’intérêt du vivant, ne viendra pas de l’être humain naturel. C’est impossible parce qu’il doute, craint la mort, résiste au changement, veut conserver ses privilège et se polarise en cherchant sa puissance…

Changer de système est extrêmement difficile. C’est une démarche profonde, au coeur de l’être. Et nous n’y parvenons que si nous transmutons la structure même de qui nous croyons être.

Après ce lâcher prise (Lire La quête du détachement), la valeur réelle de l’être apparait.

La dislocation du surhomme-transhumain

Le transhumain, à l’instar de Nietzsche, projettera sa volonté de puissance sur des machines. Survolté par l’électronique, son corps connecté aux technologies perdra contact avec sa substance lumineuse, le Fiat Lux de son être. Puis son équilibre, puis son chemin, puis la raison.

Le pouvoir d’attraction d’algorithmes –  que l’Homme croit fiable et objectifs car sans émotion – remplacera nos jadis directeurs de conscience.

Ainsi nourrit par ses propres biais humains, tournant en boucle dans sa chambre d’écho, l’intérieur du transhumain s’assèchera. Mais il n’aura plus soif. Car il aura trouvé sa force dans les machines.

La volonté de puissance de Nietzsche trouve des adeptes chez les leaders du transhumanisme. Elle s’émancipera au point de lui donner la double illusion d’une force, mentale et physique. Une immortalité à rabais ! Sans la mort.

Le suprahumain, LA technologie qui survivra au transhumain

Le foresight qui permet à Brand d’entrevoir la cohabitation du transhumain avec l’être humain ne tient aucunement compte d’un 3e modèle, le suprahumain en train d’émerger.

Le suprahumain est le champion de la transmutation. Or pour transmuter sa substance, l’Homme doit dépasser sa psychologie de mortel et embrasser l’immortalité de son esprit. Et cette valeur, très peu la comprendront au cours des 30 prochaines années.

Mais c’est bien le suprahumain qui constituera les fondations de la prochaine civilisation. Sa paix ne reposera sur aucun caractère prévisible. C’est parce qu’il ne sera aucunement conditionné par la version cognitive de son cerveau.

Contrôler l’avenir ou maitriser ses énergies mentales ?

En cessant de se connecter à la nature et aux algorithmes, il se branchera à sa lumière interne, au flux de ses énergies mentales. Il transmutera de l’humain naturel au suprahumain d’où naitra une nouvelle réalité. Il apprendra à maitriser sa fréquence vibratoire afin que la totalité de ses énergies soient sous son contrôle.

L’intelligence artificielle l’aidera certainement à faire des prévisions pertinentes. Les mega-cerveau de l’intelligence artificielle pourront, en effet, soutenir l’humain dans plusieurs domaines.

D’où la tentation de la transformation de l’être humain vers un modèle transhumain.

Mais, ce paradigme est voué à un tel déséquilibre, vital et psychologique, qu’un transhumain deviendra rapidement l’ombre de lui-même. Et dangereux pour tout le vivant.

Inanimé en esprit, le feu de ses énergies mentales est drainé par des inventions énergivores et incohérentes. Elles affectent le rythme circadien et le métabolisme en général. Aussi il risque d’y laisser sa peau et celle des autres.

Le seul paradigme viable, le suprahumain

Deux mondes cohabiteront : le transhumain qui transformera simplement son caractère imprévisible en prévisible. Et le suprahumain pulvérisera ses anciennes substances psychiques pour voir clair en esprit. Il sera créatif au sens universel.

Cette transmutation dépendra de notre compétence à comprendre les structures internes de notre conscience. En ce sens, la capacité à faire le deuil de l’innocence conduit invariablement à changer le système.

Ne pas bouder cette traversée du désert en raison de l’attrait pour la facilité technologique permet de trouver la force de sortir du programme. (Lire cet article : Comment se déprogrammer pour devenir libre et bâtir sa vie à partir de soi)

À partir du moment où le suprahumain reconnait la valeur réelle de son énergie mentale, qu’il reconnait la portion lumineuse de cette valeur, ses actions deviennent vivifiantes. Elles n’ont pas un caractère mécanique.

C’est à ce moment-là que l’être devient capable d’agir, malgré les contraintes d’un système suranné. La créativité universelle du suprahumain peut extrapoler les paradigmes étroits du raisonnable parce qu’il est complètement libre dans ses mouvements.

Ainsi, l’être qui évolue, change le monde.

FIN

Voici tous les textes de cette série :

1/4 –  https://laguaya.ca/2021/04/26/quelle-est-la-superiorite-de-l-humain-sur-lintelligence-artificielle/

2/4 – https://laguaya.ca/2021/05/03/a-quel-modele-dhumain-vous-identifiez-vous/

3/4 – https://laguaya.ca/2021/05/10/parmi-les-3-modeles-d-humain-lequel-survivra/

4/4 – https://laguaya.ca/2021/05/17/pourquoi-le-suprahumain-survivra-au-transhumain/

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