Définition des 3 prochains modèles d’humains. «Je n’aurais jamais cru vous parler un jour de l’être humain comme d’un modèle de voiture !»

Par Sylvie Bergeron, professeure de psychologie évolutionnaire

Dans ces vidéos, je vous ai déjà parlé des trois modèles d’humains sur le marché présentement : l’humain naturel, le transhumain et le supra humain.

Je n’aurais jamais cru parler un jour de l’humain comme d’une voiture ! Laissez-moi définir la valeur à laquelle est rattachée chaque modèle.

Le modèle d’humain naturel

L’humain naturel, c’est celui qu’on connaît depuis des millénaires. Il a bâti son identité sur les superstitions, puis sur la raison.

Dans un premier temp, sa valeur universelle est la nature. Ensuite, elle est devenue la raison.

Sa façon d’être en relation avec la nature reposait sur des superstitions. Elles se sont imposées en raison d’une méconnaissance des lois de la physique. C’est ainsi que l’humain attribuait, par exemple, des pouvoirs maléfiques à des tornades, etc.

Avec le développement de la science, nous avons compris que la raison était un outil formidable. En effet, elle parvenait à calmer nos peurs, à expliquer le monde.

La valeur de l’être humain naturel, aujourd’hui portée par les sciences, se situe au-dessus de la nature. Le raisonnable nous a littéralement propulsé vers des objectifs de prévisibilité. Ainsi nous arrivons à un changement de paradigme : technologique et transhumain.

Aujourd’hui le raisonnable est au service du capital. Il en résulte un désintérêt pour les sciences fondamentales pourtant essentielles au respect du vivant et des systèmes.

Depuis les vingt dernières années, nous accordons plus d’importance aux technologies qu’à la nature même. Par voie de conséquence, la définition que nous avions de nous-mêmes, en tant qu’humains, est bouleversée.

Autrefois l’être humain s’identifiait à la nature, aujourd’hui au capitalisme.

Le modèle transhumain

En fait, l’être humain se dissocie de sa propre nature pour se brancher au capital… C’est pourquoi le transhumain est la plus grande promesse d’évolution pour quiconque est fasciné par l’immense potentiel de l’intelligence artificielle.

Étant déconnecté de la nature, l’humain est devenu cet ogre à la recherche de ressources matérielles infinies pour servir son capital infiniment. Quitte à ruiner la Terre.

De l’ère industrielle où l’économie a construit les bases de nos villes et villages, nous en sommes à l’ère  du capital. L’argent produit de l’argent. Les technologies produisent de l’intelligence. Il en découle une sous-branche de l’être naturel que l’on nomme dorénavant le transhumain.

La valeur du transhumain se fonde sur les codes des technologies, algorithmes, implants et prothèses. Elle est responsable de mouler notre désir d’augmenter notre réalité.

L’être humain fera valoir sa volonté de puissance électro-métallique pour servir l’irrésistible voie eugéniste. L’Homme technocrate se sentira plus fort, plus beau et plus rassuré par l’intelligence artificielle que par son imprévisible émotivité.

Norbert Wiener, père de la cybernétique, a jeté les bases d’internet justement parce qu’il craignait l’imprévisibilité humaine (Lire Humains ou IA – Qui aura la première place). Il a parfaitement réussi ! Sa contribution dans le domaine du contrôle des comportements a commencé lors de la Conférence Macy’s où de nombreux universitaires du département des sciences humaines (en particulier la psychologie) brassaient des idées.

Modèle à réalité augmentée

La réalité augmentée de notre humanité aujourd’hui, c’est l’idée que tout ce qui est technologique, le moindre objet, peut jusqu’à s’intégrer dans notre corps pour faciliter la vie, offrir une plus grande longévité, être plus performant et productif au travail. Passons l’aspect de la cybersurveillance et la fin de la vie privée.

Voilà la tangente bien amorcée par le pouvoir des banques qui téléguident leurs capitaux vers ce nouvel eldorado aux infinis potentiels de richesses matérielles : l’internet des objets.

Ces investissements feront pression sur l’humain qui sera poussé à accepter le transhumanisme, comme nous sommes poussés à accepter les mesures sanitaires.

Le système capitaliste valorise le transhumanisme simplement parce que c’est le seul modèle d’affaires capable d’enrichir à l’infini. Il en résulte un lucratif produit dont on sait déjà qu’il creusera encore l’écart entre riches et pauvres. Réitérons que, pour parvenir à nous imposer cette vision obtus de nos potentiels humains, la crise sanitaire est bien pratique.

À la fin, la surutilisation du raisonnable a éloigné l’être humain de la nature, et de la sienne en particulier. De surcroit, la poussée des capitaux vers les technologies, au détriment de la recherche fondamentale, conduit l’humain naturel vers le transhumain.

Deux directions pour l’humain naturel : un même esprit

Ici vont se rejoindre deux modèles : l’humain naturel et le suprahumain dont la valeur commune est l’esprit. Pour le premier, cette énergie mentale n’est pas sous son contrôle. Pour le second, il est initié pour apprendre à négocier avec ce flux interne.

Chaman, spirites, visionnaires, intuitifs

Les humains naturels les plus performants dans l’expérience de l’énergie mentale sont les chamans, visionnaires et intuitifs. Cependant, jamais dans l’histoire ces représentants de l’élite intuitive savante n’ont pu négocier en toute conscience avec ces phénomènes pourtant inhérents à l’Homme.

Pour prendre l’exemple du chaman, il doit se procurer des pouvoirs surnaturels afin de l’assister dans différentes tâches (guérison, oracles, etc). Mais comme il n’a pas accès à son esprit individuel, il ne peut pas maitriser les énergies mentales.

Alors pour pénétrer dans ces mondes à la recherche de pouvoirs, il entre en transe. De là, il connecte avec des esprits ou entités. Le savoir qui en ressort est interprété par les perceptions sensorielles et le conditionnement de la personne qui canalise.

Ce représentant central peut aussi parler avec les esprits de la nature, des plantes et des animaux, etc. Bien que sa valeur universelle soit basée sur l’esprit, le chaman fait partie de l’humain naturel. C’est-à-dire qu’il comprend la vie à travers ses sens. Il ne peut dissocier sa psyché de la force du groupe. Il est grégaire.

L’être grégaire ne peut pas individualiser sa conscience. Par conséquent, il ne peut apprendre à mettre les énergies mentales sous son contrôle.

Comme nous restons dans le domaine de la perception sensorielle, toute la vérité à laquelle il croit accéder peut être déformée par ses sens.

Les biais humains de la raison et de l’intuition

On croit à tort que la raison est objective. Mais de la même façon que le chaman, l’être raisonnable colore ses analyses de ses propres biais cognitifs. Et ainsi les algorithmes de l’intelligence artificielle a hérité des biais humains. On parle par exemple de profilage racial fait par des ordinateurs.

Alors l’humain naturel, qu’il soit intuitif ou raisonnable, doit atteindre une perception extrasensorielle consciente pour décolorer ses interprétations de ses biais : c’est le suprahumain.

Alors que le raisonnable sera poussé vers une extrême polarisation (à la manière de Nietzsche), il se déconnectera d’avec son intuition. Le transhumain sera alors le modèle branché en permanence aux technologies. Ainsi dépendant d’un environnement extérieure, ainsi débranché de sa lumière intérieure, sa vie risque d’être angoissante et de courte durée.

Le modèle suprahumain

Le modèle suprahumain en émergence découle de l’être humain naturel. Mais il est poussé vers quelque chose qui dépasse les sens.

Sa valeur universelle est l’esprit. Nous l’appelons également énergies mentales.

Le suprahumain fait le travail d’individualiser son esprit. Non pas sur le plan du raisonnable, du concept, de l’idée, mais bien de l’énergie mentale. Il s’agit d’une démarche d’individuation qui propulse l’être dans son champ de conscience multidimensionnel.

De là, il tire une puissance de volonté inégalée. Il parvient dans toutes ses actions à manifester ce flux vivifiant d’énergies. Ainsi il confirme son authenticité, c’est-à-dire qu’il sort du conditionné, de la représentation. Il entre dans le réel.

Le suprahumain se développe pour maitriser ses propres pouvoirs internes, en brisant l’esprit du groupe. Il apprend à contester les informations avec qui il aura une communication, en tant qu’énergies mentales. Le but est d’éviter d’être leurré par des phénomènes étranges.

Ainsi le suprahumain doit neutraliser en lui toute forme d’impressionnabilité afin d’échanger sur une base égalitaire. En d’autres mots, lorsqu’on est impressionné par quelqu’un, par son aura, nous sommes aveuglé.e, dominé.e, envoûté.e.

Tout suprahumain se fait un devoir de corriger les prismes ou filtres qui déforment le réel.

De plus, sa communication ne se fait pas en transe. Elle est consciente. Ainsi il sera absolument avisé des enjeux et intentions. Il assume de faire de la lumière dans les zones les plus sombres de sa psyché, dans les tréfonds de son subconscient afin de voir clair en tout temps. Ainsi un suprahumain peut négocier avec des forces étranges froidement.

Un tel être individué ne se déresponsabilise pas devant la réalité de son pouvoir interne. Il en assume les apprentissages entièrement par lui-même, par sa propre « petite » personne.

Oui, au début, il se sent très petit de négocier devant des éléments qui brouillent sa conscience, qui la font vibrer. Et c’est bien ces énergies mentales qu’il parvient à mettre sous son contrôle.

Évidemmen, cette configuration d’un nouveau modèle d’humain transcendant, exige de la préparation. Vous avez peut-être reçu un choc de conscience en lisant ce texte. Or justement, sans une grande ouverture de conscience, tout ce potentiel créatif vivifiant demeure inaccessible.

D’ailleurs, souvent, accéder aux énergies mentales est une expérience qui se produit sans qu’on l’ait décidé nous-mêmes. Mais en apprendre la maitrise est une décision forte qui exige de la détermination.

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Voici tous les textes de cette série :

1/4 –  https://laguaya.ca/2021/04/26/quelle-est-la-superiorite-de-l-humain-sur-lintelligence-artificielle/

2/4 – https://laguaya.ca/2021/05/03/a-quel-modele-dhumain-vous-identifiez-vous/

3/4 – https://laguaya.ca/2021/05/10/parmi-les-3-modeles-d-humain-lequel-survivra/

4/4 – https://laguaya.ca/2021/05/17/pourquoi-le-suprahumain-survivra-au-transhumain/

Quel modèle voulez-vous devenir ?

Le degré de sensibilité que nous développons révèle le modèle d’humain que nous avons la capacité de développer et d’honorer.

Vous pouvez vous en donner une idée en faisant le Test pour mesurer votre degré de sensibilité !  https://www.formationlecreateur.com/test-sensimetrique/

Plus de contenus ma chaine Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=1uXjMxxPalc&feature=youtu.be&ab_channel=SylvieBergeron