Comment en arrivons-nous, malgré des résistances personnelles initiales, à céder sous la pression du groupe ?

Plusieurs facteurs entrent en jeu. Mais la principale raison demeure la perte de l’identité individuelle. En effet, nous sommes prêts à céder une partie de notre intégrité pour appartenir au groupe, survivre et en tirer des privilèges. C’est ce qu’on appelle l’instinct grégaire.

Nietzsche a été très critique de l’instinct grégaire chez les humains. Il le considérait comme une obéissance aveugle à la pression du groupe : « La moralité n’est que l’instinct grégaire individuel », affirmait-il.

Humanisme ou multiculturalisme pour individualiser ?

L’humanisme ou universalisme combat l’instinct grégaire. Au contraire, le multiculturalisme l’entretient.

La polarisation de la société est utile pour censurer la liberté individuelle durement acquise grâce à l’humanisme. Ainsi, nous assistons aujourd’hui à une hypertribalisation ; les noirs doivent appartenir aux noirs. Les transgenres s’appuient sur les codes trans à propos du corps. Des religions valorisent les apparences pour accroitre la pression du groupe sur l’individu. Ainsi nous pouvons promouvoir une plus forte appartenance.

Chacun porte sa morale pour attacher sa « clientèle ». De plus, les algorithmes de Facebook contribuent à ancrer cet instinct grégaire à travers la chambre d’écho (une information répétée au sein d’un groupe de pensée similaire devient une vérité).

L’instinct grégaire construit l’égrégore

Instinct grégaire et égrégore sont deux dimensions qui conduisent à l’obéissance au groupe. Comprendre ce mécanisme psychique et mental permet de préserver notre individualité, sans craindre les conséquences ou représailles assimilées à la désobéissance.

Un individu est libre. Un être grégaire se croit libre.

La pandémie est l’expression de l’instinct grégaire. Lorsque l’humain se sent menacé, il a 3 réactions : la fuite, l’immobilisme, l’attaque.

Ainsi les commerçants ont été attaqués de plein fouet en se faisant taxer par notre gouvernement québécois. Au nom de la santé publique, dans la confusion complète face au problème, le gouvernement a pris en otage nos petits commerçants. Il leur a demandé de faire pression sur sa propre clientèle pour l’obliger à porter un masque. La population a été tétanisée (immobilisme) par la peur (se soumettre  à la morale).

Le gouvernement n’a donc pas ciblé les malades (ainés) pour les traiter en premier, mais bien les gagnes-petits. Ainsi, il a laissé mourir les premiers. Les seconds mourront à leur tour devant la GAFAM. On connait la suite.

Au nom du sentiment d’appartenance

En réalité, l’individu n’existe pas dans la grégarité. Dès qu’il doute de sa petite voix intérieure, ce qui arrive souvent, il s’en remet au jugement collectif.

Il se soumet à son égrégore respectif, comme point d’appui moral à ses actions. L’égrégore, ou loi du nombre, fait foi de vérité. Dans la hiérarchie, les plus hauts  s’en remettent aux plus puissants égrégores, ceux qui offrent le plus de résultats concrets et rapides. Ce sont les leaders. Ainsi soutenus par l’égrégore le plus élevé, ils peuvent donner une vision du monde et élaborer leurs affaires à partir de ces «vérités».

Je suis témoin régulièrement, en tant que consultante d’individualisation de la personne, des pressions exercées par le sentiment d’appartenance. À travers la prière, des rituels, grâce à des gourous, de grandes marques affinent la pression du groupe au sein de l’entreprise. Et  je peux vous assurer que s’en libérer apporte une paix innommable mais requiert courage et détermination.

La pression du groupe fait non seulement foi de morale mais de quête de victoire soutenue par une autorité invisible. Cette quête existe dans toutes les sphères de notre société, dans toutes les cultures, sur toute la planète. Le 1% occidental se trouve aussi dans toutes les tribus du monde.

Cette pression de l’égrégore provient de nos mémoires ancestrales liées cultes, rituels et aux religions. Les gens encore séduits par le sentiment d’appartenance soutiennent l’instinct grégaire qui les attache et les incline à obéir à la pression du groupe. Elle les attache à une croyance, un rituel, un culte, un groupe. La majorité de la population accepte de se relier à un égrégore pour se sentir soutenu comme individu.

Les entreprises soumises à des rituels

Les entreprises ne sont pas épargnées par la morale de « l’instinct grégaire individuel ». Les gourous sont mis à profit pour conjurer la peur de perdre gros, pour assurer la croissance. À travers des rituels, des exercices, on amène les gens à un mieux-être.

On ne peut pas s’imaginer à quel point de très grandes entreprises sont soumises aux croyances grégaires de leurs dirigeants ou de leur conseillers. C’est bien sur des égrégores que reposent leur succès, qu’ils en soient conscients ou non.

Le sentiment d’appartenance est associé à la loyauté des employés et de la clientèle. Mais aussi à leur dépendance. Sans cet instinct grégaire, les gens ne peuvent imager leur succès. Toutes les formations en marketing reposent sur l’instinct grégaire.

Il en va de même pour les instances politiques et para-politiques mondiales. Ce n’est pas non plus un hasard si de nombreuses constitutions de pays souverains ont un monarque ou Dieu, en article 1, en guise de protection suprême d’un pays, dont le Canada.

« Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit… »

Est-ce que les élus, les politiciens ont besoin de Dieu pour gouverner leur pays ? Pas toujours. Mais ils peuvent s’en remettre à la protection divine de plus grandes puissances qu’eux.

Pas d’évolution depuis Ramsès

La conscience humaine n’a pas évolué depuis Ramsès I. Pour chaque bataille, il invoquait la force divine. Et il gagnait souvent ses combats ! Qu’est-ce à dire ???

Comme Nietzsche, je suis très critique de l’instinct grégaire, de la dissolution du moi individuel dans le sentiment d’appartenance.

La tribalisation causée par le multiculturalisme – que certains appellent la modernité (!!), est basée sur la quête de privilèges plutôt que sur la quête d’identité.

Or, l’identité universelle ne repose pas sur l’apparence de l’Homme mais sur sa substance intérieure, son essence lumineuse. Elle ne s’établit pas sur le sentiment d’appartenance au groupe, mais par l’individualisation de sa conscience. Une traversée du désert que de plus en plus de gens seront amenés à vivre.

L’Esprit des Lumières a valorisé cette essence individuelle. Le multiculturalisme en renie l’existence pour se concentrer sur les apparences. La tribalité qui en ressort nous ramène deux milles ans en arrière.

À ce stade-ci de l’humanité, l’être grégaire alimente la phobie du chaos. À son tour, elle stimule le désir de contrôler et de s’accaparer les richesses. Ne nous laissons pas leurrer : le pouvoir de l’argent ne calmera jamais la psyché tant qu’elle sera soumise à l’instinct grégaire. Et le système financier repose sur la conscience grégaire de ses propriétaires, incapables de rompre leur pacte avec l’égrégore.

L’égrégore d’entreprises

Wikipédia définit l’égrégore comme suit : « Un concept désignant un esprit de groupe influencé par l’agrégation des intentions, des énergies et des désirs de plusieurs individus unis dans un but bien défini. »

Cette force aurait besoin d’être constamment alimentée par ses membres au travers de rituels établis et définis.

Wikipédia étend la définition au domaine du management :« L’égrégore d’équipe est perceptible dans l’atmosphère d’équipe (ou la dynamique de groupe), qui peut être pesante ou enthousiasmante, étouffante ou inspirante. Il est affecté par l’état des relations et par l’adhésion profonde ou non de chacun dans le projet commun. Il résulte des moments vécus et constitue une dimension de la dynamique de groupe dont l’équipe peut prendre soin. »

La forme psychique de l’instinct grégaire

Enfin « Dans l’ésotérisme, il s’agirait d’une force qui aurait besoin d’être constamment alimentée par ses membres au travers de rituels établis et définis : Il est cher à mon cœur que des groupes de prière continuent de se former, il en faut le plus possible. À chaque fois, la Force Divine se trouve au milieu du groupe et en multiplie ainsi l’égrégore lumineux qui s’en dégage. C’est d’un même cœur, d’une même force que vos intentions sont envoyées à Dieu notre Père. »

Voilà sur quoi repose la conscience des gens attachés au sentiment d’appartenance, qu’il soit familial, religieux ou corporatif.  À savoir qu’on a besoin d’une énergie de groupe pour soutenir une pensée, une morale qui va permettre à chaque individu de se conformer à cette pensée-là.

Lire la 2e partie. 

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