Les gens confondent souvent « devenir soi » et « dire tout ce qu’on pense » lorsque nous enseignons à nos étudiants la mise en transparence de soi (www.formationlecreateur.com). Ainsi beaucoup se croient obligés de se livrer même quand ce n’est pas requis, pour montrer qu’ils sont authentiques et qu’ils n’ont rien à cacher. Et pourtant, nous avons tous un territoire intérieur privé auquel personne ne devrait avoir accès et que chacun doit apprendre à protéger par lui-même. Trop s’ouvrir annonce un renoncement à honorer son identité profonde.

Or c’est bien l’enjeu qui nous est adressé devant l’immense chantier de société de surveillance. Comprendre comment utiliser la mise en transparence sera très utile dans cette dictature 2.0, où chacun devient obligé d’exposer sa vie privée à des intrus du monde entier.

La dictature de la transparence

La politicologue, philosophe et journaliste Hannah Arendt distinguait la sphère privée de la sphère publique. Dans les années 50, elle mettait déjà en garde contre ce culte de la transparence. Tout montrer, tout étaler, contrôler tout sur chaque individu est l’une des premières étapes qui mène au totalitarisme. L’écrivaine Mazarine Pingeot l’affirme également
dans La dictature de la transparence. Elle insiste sur la relation entre la connaissance et la transparence: si c’est clair, on sait ! C’est l’Eurékâ ! Les anglophones l’appellent le Aha moment.

En psychologie évolutionnaire, l’absolue capacité de mise en transparence de l’ego – et non le fait de se livrer à tout vent – équivaut à faire de la clarté pour « savoir » absolument qui on est. Et donc se donner le pouvoir de monter la garde pour honorer son identité.

L’injonction morale de la transparence, du « tout montrer » sert avant tout aujourd’hui les intérêts des élites et de la Big Tech, industrie elle-même hautement surveillée par les agences de renseignements, d’où l’hypocrisie de la libre entreprise des Techs. Par pur souci de compétition, elles n’arrêteront pas de sitôt cette dictature de la transparence puisque leur modèle d’affaire et la croissance économique repose sur leurs outils de surveillance.

Le tabou est dorénavant déverrouillé aux USA, avec Donald Trump. Il conduit l’Amérique vers une société technocratique de surveillance centralisée. Certains l’appellent la technoféodalisme : Exit la démocratie ! Vive le Roi ! Seuls les seigneurs des empires technologiques dirigeront la société. C’est le retour au féodalisme sous une forme numérique.

Les coudées fascistes de Donald Trump

La société de surveillance était inéluctable aux USA. Sans elle, la concurrence commerciale avec la Chine se fera à armes très inégales. Les démocrates nous y acheminaient très lentement, par une censure de plus en plus serrée des droits et libertés et un nivellement vers le bas, réduisant l’estime de soi et la valeur humaine : une éducation victimaire, une santé morbide et la division des humains (noirs contre blancs, hommes contre trans, musulmans contre juifs, etc). Et la guerre.

Donald Trump a une autre méthode : le fascisme.

Ainsi le 47e président des USA s’est entouré des joueurs de premier plan pour arrimer les techniques avec l’appareil de l’État, dont le bras numérique pourra enfin contrôler le coeur et la pensée de chaque consommateur. L’être humain et les citoyens n’existent plus dans une technocratie.

Elon Musk, la tête du DOGE (Département de l’Efficacité gouvernementale), s’occupe de redéfinir l’appareil d’État à la sauce fasciste. Il affirme que « toutes nos actions sont maximales en transparence ».

Peter Thiel est prêt à vendre ses outils de surveillance. Fondateur de PayPal (avec Elon Musk) et de Palantir, il a joué un rôle majeur dans la crise du Covid-19, avec l’application de traçage Gotham Data Tracking et préalablement avec ClearView, logiciel de profilage des criminels, qu’il a venu aux policiers de New York. Pour le créer, il a pillé les identités des profils sur les réseaux sociaux causant un scandale bien dénoncé et peu puni !

Sam Altman, co-fondateur d’Open AI enfermera-t-il notre réflexion collective dans la boite noire de ChatGPT déjà surpassé par Deep Seek ?

Larry Ellison, fondateur d’Oracle s’affairera à la gestion des bases de données. Il est très transparent à propos de ce nouvel empire : « La police se comportera de son mieux, les citoyens se comporteront également de leur mieux parce que nous enregistrons et rapportons sans cesse sur tout ce qui se passe.»

Comme si l’humain pouvait faire des mises à jour récurrentes pour s’améliorer. C’est ignorer le processus de mutation dans l’ingénierie de la conscience.

La Chine copie toujours les USA

Ce modèle de traçage des comportements a été mis en place en 2014 en Chine. Xi Jin Ping se demandait pourquoi les américains maitrisaient si bien leur système de notation financier. Le Parti communiste a calqué le modèle américain pour l’adapter à la société. De là est né le crédit social chinois.

Donald Trump doit maintenant rattraper le retard des techs américains sur la Chine. Le projet Stargate financé par son administration à hauteur de 500 milliards de dollars, avec de l’argent des contribuables, suffira-t-il ? Les Chinois ont dorénavant une longueur d’avance sur les USA et risquent d’être les premiers à atteindre la superintelligence. Qui nous surveillera dans cinq ou dix ans ?

Développer les 6 états de son Intelligence Humaine

Alors réfléchissez bien sur la signification réelle de l’authenticité. Dans un monde où les leaders sont totalement ignorants de l’ingénierie de la psyché et du mental, où peu de personnes parviennent à un niveau de transparence qui les rend intouchables, on peut prévoir que l’humanité s’emprisonnera elle-même dans une chambre d’écho. Seuls les Rois et leurs sous-fifres se croiront libres…

Pour la psychologie évolutionnaire, la transparence est une mise à nu intérieure qui conduit à développer une force psychique et mentale, non pas à partir de 2 états d’intelligence (IA), mais de 6 ! Lorsqu’on la développe jusqu’au bout, ce que fait la psychologie évolutionnaire, l’Intelligence Humaine (IH) est capable de créer ses conditions de vie, non pas en fonction de ses appétits et de ses sécurités, mais en fonction de son être réel, ce qui honore l’identité humaine et conditionne un monde harmonieux.

Soyons libres, soyons les Créateurs de notre vie !

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