VERS NOTRE FACE CACHÉE
TOME II

PREMIÈRE PARTIE

Nous ne sommes pas innocents.
Mais nous tâchons de le rester le plus longtemps possible.
Entre savoir et feindre d’ignorer,
les non-dits engendrent la souffrance humaine.
Qu’avez-vous choisi ?
Sylvie

LA POLITIQUE DU PROFIT

Tout est politique.
Dans la mesure où la politique est une prise de conscience de son
pouvoir d’influence, donc de sa force de rayonnement, tous nos
gestes perdent leur innocence.

Dès que nous sommes en âge de nous apercevoir de notre impact sur les
autres, nous perdons notre innocence. Nos moindres conduites se
mutent en une négociation plus ou moins adroite. Nous sommes tous
des êtres politiques.

Mais travaillons-nous toujours à notre seul profit, comme le prétendent
les philosophes utilitaristes ? Si oui, c’est que nous avons une conscience
étroite de nous-même. Dans une conscience matérielle, le petit moi est
toujours inquiet et cherche le profit pour conjurer la peur et le doute :
l’individu sans contact avec sa force de rayonnement vit d’insécurités.
Privé d’une conscience visionnaire, l’humain tend à tout rapporter à lui
en soutirant l’énergie dont il a besoin à partir de sources externes. Cette
étroitesse de vue le prive de son potentiel créatif en tant que principe
universel. Il est obligé de s’en remettre au bagage collectif qui lui dicte
son comportement. Un être non libéré des trames de la mémoire
collective crée des tensions en lui et autour de lui qui lui permettent de
sentir qu’il existe. Mais dans les faits, il divise et projette ses forces
psychiques hors de lui, incapable de les rapatrier au centre de lui-même;
il n’est pas individualisé.

Un être affranchi dans sa conscience visionnaire reste au centre de lui pour s’assurer
de ne pas perdre sa lumière créative.

Il avance confiant et tend facilement la main aux autres, pour autant que
son geste ne s’oppose pas à son équilibre. Chaque être peut apprendre à
devenir responsable de son rayonnement individuel par sa conscience
visionnaire qui transcende l’ego conditionné.

Notre degré de conscience détermine la mesure de notre pouvoir de rayonner.
Et qui dit conscience dit perte d’innocence…

LA FORCE DE RAYONNEMENT

Êtes-vous conscient de votre force de rayonnement ? Si oui, vous savez
déjà que votre seule responsabilité est de la garder en mouvement. Ce
rayonnement représente la valeur absolue de l’humain comme entité
cosmique. Nous ne sommes pas d’abord matériels même si nombreux le
croient. Notre organisme se nourrit plus par les émanations des corps
célestes que par les semences que nous cultivons. Le cerveau lui-même
capte une lumière « cosmique » des plans parallèles; il ne fait pas que
réfléchir…

Conséquemment, nous sommes des êtres de lumière
plutôt que des animaux.

La force de rayonnement s’établit dans plusieurs dimensions étudiées par
un être en évolution. Prendre conscience de cette lumière requiert une
grande sensibilité d’esprit qui émerge de la souffrance de l’âme. Sans ces
ingrédients, la réalité cosmique du rayonnement ne peut se révéler
tangiblement à la conscience de l’être; sans eux, sa lumière reste une simple
réflexion qui prend forme dans une idéologie, telle la religion, la science
matérialiste, une cause, une croyance, c’est-à-dire un espoir consenti dans
une conscience si étroite qu’elle est aisément manipulable…

PRÉSERVER SON INNOCENCE

Quand nous tenons à rester innocent, la prise de conscience de soi se fait
dans la crainte, diminuant la puissance de notre rayonnement. Le plus
souvent, nous préférons nous laisser conduire pour éviter que nous incombe
l’administration de notre charge créative. Les institutions, la mode et autres
outils collectifs nous proposent de disposer de nos énergies à leur guise, tant
et aussi longtemps que nous préférons être manipulés plutôt que créatifs. En
fait, tant que nous tenons à préserver notre innocence.

Serions-nous donc coupable de quelque chose lorsque nous rayonnons ?
Bien entendu, il y a les volontaires de la vérité qui se révoltent contre le
pouvoir établi pour retrouver le leur, investissant toutes leurs énergies
dans un combat contre une bête mensongère aux tentacules invisibles.
La lutte pour la sauvegarde de son rayonnement est sans merci car elle
se joue à un niveau qui dépasse l’entendement même de ceux qui se
battent pour ouvrir leur conscience. Qui pourra mater la bête ?
Évidemment, personne.

Car il n’y a pas de bête. Il y a des forces occultes dans l’Homme qui
doivent un jour émerger à sa conscience pour qu’il comprenne ses
origines galactiques et qu’il s’affranchisse de son statut d’esclave
psychique, non pas sur le dos des autres ou de la société, mais à
l’intérieur de lui. Il ne s’agit surtout pas d’évincer les détenteurs du
pouvoir coulés dans le béton de la hiérarchie, car d’une génération à
l’autre, ils se succèdent semblablement avec les mêmes solutions de
rechange : le profit pour soi. Rien d’intelligent à proposer. Il en va ainsi
inlassablement parce que les dirigeants aussi clament qu’ils sont
innocents et qu’ils ne nous volent rien. Et ils ont raison !

Le besoin d’être dominé. Tel est l’état de conscience dans lequel une
majorité espère vivre sa vie sans être dérangée. Tel est le lot d’une conscience matérielle.
Les gouvernements et ceux qui nous dirigent ne

font que refléter et satisfaire la masse qui ne souhaite surtout qu’une
chose : dormir dans le confort matériel. Quant aux élus, pour rester au
pouvoir, ils activent ou provoquent la peur ce qui maintient hommes et
femmes dans un stress qui dévitalise globalement la société et la fait
tourner en rond.

Le projet humain est-il si dépouillé de sens ?
Il y a aussi ceux qui proposent des idées brillantes pouvant remettre le
train de la bêtise sur les rails de l’intelligence. Mais les élus ne les
écoutent plus – l’ont-ils déjà fait ? – ils ont d’autres priorités : protéger
leur innocence pour conserver le pouvoir qu’on leur donne.

Cette supercherie mondiale qu’est la préservation de son innocence se
perpétuera tant que chacun doutera de sa propre autorité intérieure. Les
sociétés s’enchaînent à de quelconques têtes dirigeantes dont on ne peut
plus questionner le réel pouvoir. L’opacité entre dirigeants et peuples
est devenue trop épaisse et les trames complexes cachent bien les
« fautifs » qui au mieux demeurent impunis, au pire, clament leur
innocence.

Les gens ne veulent pas savoir à quel point ils se font flouer, car il n’y
a pas d’issu à cette équation cynique mondiale. Sauf celle de se prendre
en main… Non pas en devenant riche, mais par une révolution
psychique qui change la perception du petit moi. Comment l’être peutil
s’apercevoir de ce qui se trame réellement dans son mental alors que
son regard est tout tourné vers le monde visible ? Comment peut-il
cesser de banaliser les influences de sa psyché et des univers parallèles
invisibles à ses yeux physiques ?

Certains contribuent, consciemment ou non, à rendre la société amorphe
et anxieuse. Ils assurent au « système » sa marge de profit. L’élite
intellectuelle impuissante est prisonnière d’idéologies qui ne pourront
jamais sortir les peuples du sommeil. Qu’ils soient philosophes,
politiciens ou théocrates, leurs idéologies s’inscrivent comme une
pénurie du réel qui jamais n’égalera le rayonnement d’un seul individu
affranchi. Si l’espoir et les prières sont perçus comme seuls ressorts à
l’angoisse, on voit mal comment les hommes politiques ou philosophes
aideront à réveiller les consciences avec des idéologies. Car quiconque
ne voit le monde que par sa conscience matérielle est manipulé par
interdit d’accès au total quantique de ses énergies.

LIMITATIONS DES SAGES

Qu’est-ce qu’une idéologie sinon une usine à réflexion dont la lumière
tourne à vide ? Comment lui trouver une vocation enrichissante pour la
force de rayonnement dès lors qu’elle est dépourvue de réels nutriments
de feu pour l’âme ? L’apparente substance donnée à l’idéologie vient de
l’opposition qu’elle suscite et qui embrase les coeurs. Chaque idéologie
trouve nécessairement un adversaire pour la réfuter, la disséquer, la
tordre dans tous les sens, engendrant des tensions prises pour de
l’énergie créative et perpétuant les doutes qui tiennent lieu de liant
social. Tout au plus, les idéologies ne font que perpétuer la division de
l’humanité en perte de solidarité. Le monde est polarisé comme jamais
(tout à gauche ou tout à droite) rendant la conscience aussi rétrograde
qu’il y a deux mille ans.

L’idéologie est une projection
des forces psychiques de l’être
qui le prive d’une concentration d’énergie
dans son centre.

Il n’y aura jamais de feu créatif dans une idéologie parce qu’elle appuie
constamment sa force sur les murailles vétustes de la mémoire de la
race. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que les penseurs, mûs par la
conscience étroite d’un petit moi matériel, s’emprisonnent dans le passé
lorsqu’ils oeuvrent dans les remparts institutionnels du connu. Voilà
comment ils en arrivent à ne devoir travailler par défaut qu’à leur
profit : faire passer leurs idées ou se faire reconnaître par le système
plutôt que d’être d’abord créatifs par nécessité intérieure. Autrement ils
ne sont pas rentables.

À preuve, lorsqu’un visionnaire se pointe,
tout le monde le fuit !

À moins que son idée ne soit profitable à certains.
Et ceux qu’on nomme les sages, les papautés de ce monde, ont surtout
compris qu’il ne fallait pas secouer la conscience étroite des peuples
afin de préserver l’innocence des troupeaux, comme une paix
apparente. Mieux vaut donc philosopher ou théologiser et garder sa
place au chaud dans le système, plutôt que d’ouvrir la boîte de Pandore
que sont les angoisses psychiques du cheptel. L’individu de la
modernité parvient à peine au seuil d’une compréhension de ses
souffrances lui permettant l’éveil. Mais, rendre à trop de personnes en
même temps la gestion de leurs angoisses serait dangereux pour la paix
civile. En attendant, les sages incitent à la prière, à la réflexion, à
l’incantation, à la rencontre d’un dieu, d’une potion guérisseuse; rien de
substantiel pour sortir la psyché de prison.

Aucune forme d’idéologie ne permet à l’être de trouver sa force de
rayonnement. Qu’elle soit religieuse, politique ou philosophique, elle
engendre plutôt l’illusion d’une vérité qui enflamme le coeur sans
jamais transporter l’être vers sa réelle lumière. La faculté de la mémoire
nous permet seulement de croire et d’espérer. Les leviers qui ont
soulevé l’Homme à ce jour sont en réalité une projection de ses propres
forces psychiques dans un passé glorieux ou dans un futur que l’on
promet assurément meilleur. Tels sont les effets secondaires des
croyances et de l’espoir. On ne peut blâmer les sages de n’avoir que des
réponses partielles aux mystères. Si une idéologie n’est pas porteuse,
qu’importe, on trouvera autre chose. Et si elle fait courir l’humanité à
sa perte, tout le monde restera innocent : puisque toute idéologie
appartient éventuellement au collectif, comment pointer un coupable
dans ce grand tout anonyme ?

Nous ne pourrons dépasser le seuil de l’innocence tant que le religieux
maintiendra son ascendant sur nos consciences naïves, tant que les
traditions passées pèseront plus lourd que nos pouvoirs créatifs, tant que
nous serons attachés aux pulsions de l’âme qui soulèvent nos passions
et insécurités, et si peu notre feu réel. La religion est l’idéologie la plus
prégnante; elle tient l’énergie individuelle cloîtrée dans les murs d’une
architecture prétentieuse qui ne s’est jamais questionnée sur l’illusion
du monde de la mort. Même ceux qui croient être devenus areligieux
portent dans leur inconscient la cicatrice de l’angoisse causée par un
tragique manque de lumière entretenu par le mystère de la mort.
Le rêve demeure la seule force de rayonnement de l’humanité
aujourd’hui. Où est donc le réel, ce feu créatif encore inconnu de
l’être ? L’individu libre ne pourra naître que de son détachement aux
mémoires collectives. Il devra s’assumer seul et sans tensions
psychiques.

Dans un monde où la drogue est le fléau le plus banalisé par nos
gouvernements, l’angoisse traquera longtemps les êtres qui douteront
de leur puissance. Ceux qui laissent le marché de la drogue contrôler la
psyché, ceux qui produisent ces substances et ceux qui les consomment
devront s’apercevoir que le mal fait à l’humanité est lié à leur propre
incapacité de mettre leur créativité au service de l’intelligence. Tous
jouent les innocents.

Quand les forces vives de la Majorité s’essoufflent entre le passé et
l’avenir, son coeur s’éteint au présent et la société tourne en rond. Alors
on trouve un nouveau gourou politique, économique, culturel, un icône
salvateur pour requinquer notre désir de croire qui noie constamment
notre besoin d’être réel et dont la fonction principale est celle de
préserver l’innocence.

Qu’est-ce qui réveillerait
toutes ces consciences léthargiques ?
Un grand choc !

L’IDÉOLOGIE DU CONNU

La conscience matérielle nous fait voir les choses du haut de notre
raison donnant l’impression que le savoir vient du cerveau. D’où les
idéologies. La conscience visionnaire capte les informations du double
lumineux (notre esprit) par pulsions électriques. D’où le savoir infus,
phénomène non pris en compte ni par la science ni par la religion dans
l’évaluation des mystères de la vie. Notre cerveau n’est pourtant qu’un
réceptacle d’informations, il ne les génère pas. Mais l’ego, qui aime
avoir raison, réfléchit sur ces mystères sans s’apercevoir qu’il polarise
l’information. Ce manque d’intelligence finit par creuser des fossés
idéologiques irréconciliables.

À l’aube du troisième millénaire, on oppose tant de données les unes
aux autres que toute certitude devient impossible. Nos sociétés ne
parviennent plus à établir le vrai du faux. Tout est spéculatif. Trop de
réflexion paralyse l’action. Un beau jour, le disque des pensées est plein
et on devient confus par manque d’espace pour cataloguer. C’est une
invitation au vide…

Aujourd’hui, l’infinie variété de choix donne à croire que nous vivons
dans une société plus libre et plus riche. Mais il exacerbe la peur de se
tromper, la peur du vide, le doute. Un tel choix est à rendre fou; tant de
connaissances et si peu de force de rayonnement.
Plus on a de connaissances,
moins on a la capacité de se trouver soi-même.

La connaissance est de même nature que l’idéologie : une réflexion du réel.
Elle active le mental inférieur qui ne comprend le monde qu’en fonction
d’une dévaluation de la lumière derrière toute chose; il ne considère pas la
mouvance spontanée des plans subtils comme valeur intrinsèque de la
création en renouvellement constant. Le cerveau n’est donc pas nourri par
de la lumière réelle. D’où la peur, le doute, la dépression.
La réflexion tire ses conclusions à partir du connu : l’individu reçoit
plusieurs fois la même information pour se familiariser et la faire sienne
ou la rejeter. Ce processus fabrique les idéologies et permet de
manipuler les masses grâce à une logique qui tue le vivant : réconforter
l’ego. À force de montrer toujours la même chose, les gens apprennent
à re-connaître cette chose et à la considérer leur, bonne ou néfaste. Mais
ils restent limités.

C’est ce lavage de cerveau
que l’on appelle de la connaissance.

Le sentiment d’appartenance qui en découle est appelé « identité » et
donne l’impression de connaître le monde dans lequel on interagit.
Pourtant le reconnaissable n’est pas nécessairement réel.
Il peut aussi être faux !

Tant que le monde n’acceptera pas de développer les paramètres
mentaux supérieurs permettant une vision des mondes invisibles, les
idéologies draineront l’énergie vitale d’une humanité amoindrie dans
son rayonnement par l’attachement à sa propre mémoire. En raison des
limitations de notre cognition, les sciences n’accèdent pas aux mystères
de la vie atomique et subatomique. En science pure, ce qui ne se voit
pas n’existe pas, car non mesurable; en psychologie, on évalue le
comportement du moi sans égard pour les paramètres invisibles qui le
dirigent, car non mesurables; en philosophie, on rationalise la lumière
de l’esprit car inexplicable sans passer par une expérience personnelle
et dans la politique d’aujourd’hui, celle du court terme et du profit, on
divise entre droite et gauche car le Juste, l’ordre universel, est inaccessible
à la conscience matérielle. Toutes les sciences nous confinent à idéologiser
le monde, car il nous semble d’abord matériel.

CELUI QUI SAIT DÉRANGE

Savoir que l’on rayonne est une chose, l’exprimer peut en déranger plus
d’un. Un être dans sa force de rayonnement fait des vagues dans notre
société politically correct parce qu’il doit affirmer haut et fort ce qu’il
dit, sans douter, pour le graver dans l’éther. Il peut donc avoir l’air
prétentieux surtout parce qu’il ne s’appuie que sur sa propre autorité.
Pourquoi dérange-t-il à ce point ?

Parce que non cautionné par d’autres, personne ne peut
déterminer si ce qu’il dit est vrai ou faux.

Alors on préfère l’ignorer. En effet, comment peut-on croire un individu
qui ne réfère pas au passé, qui n’est pas supporté par des statistiques,
par une science matérialiste, une sommité ou une institution qui ne l’a
pas validé ? Ces institutions nous aident-elle réellement à discerner les
vrais des faux prophètes ? Disent-elles toujours vrai par ailleurs ?
La religion renie des grands pans de la constitution humaine tandis que
la science dit et se dédit constamment. Les statistiques sont utilisées
pour faire la preuve de ce que l’on avance, mais on peut aussi les faire
parler à l’avantage de nos hypothèses. Même chose pour les commerces
avec les livres comptables trafiqués. Combien d’entreprises
d’envergure sont protégées par des comités administratifs incestueux ?
On les appelle libres entreprises : elles sont intouchables. C’est ainsi
qu’elles peuvent manipuler les opérations en fonction du profit et du
pouvoir qu’elles veulent atteindre. Quant aux institutions gouvernementales,
elles sont à l’image de ceux qui les élisent : le connu tient lieu
de vérité absolue. Une sorte d’immunité défend toutes ces institutions
publiques et privées pour préserver leur innocence.

Le mensonge est partout,
partout où l’on cherche la vérité.

L’instantanéité du savoir procède de l’accès direct à sa propre source
lumière comme réalité universelle sans intermédiaire (Dieu ou ses
représentants, gourou, maître, etc.). L’être sait qu’il sait. Toutes les
informations sont accessibles, mais il doit assumer le réel dans sa seule
conscience pour parvenir à actualiser ce qu’il sait dans sa vie
personnelle. L’instantanéité du savoir empêche l’être de constituer une
idéologie. Il achemine plutôt la lumière que contient l’information
reçue dans une action directe, comme un fluide entre celui qui sait et la
mise en application d’une réalisation concrète. Qu’il s’agisse de bâtir
quelque chose de matériel ou de procéder à une transformation
psychique intérieure, l’être qui reçoit l’énergie créatrice depuis son
Grand moi, vérifie s’il y a adéquation avec son moi matériel. Si le
mouvement correspond à ce qu’il doit faire, le feu créatif disponible se
met en action et c’est lui qui dynamise l’être, non plus les mémoires
mortes du collectif. L’instantanéité du savoir ne peut pas être captée par
un moi conditionné au passé, mais par celui qui a fusionné avec sa
lumière appelée « esprit », « double lumineux » ou « double éthérique ».
Il n’y a personne au-dessus de celui qui se meut
dans sa propre force de rayonnement.

Rendre l’ego transparent permet au mental de se décolorer de toutes les
mémoires collectives (programmations) qui ont déformé le réel à
travers sa vision matérielle du monde1. Comme si on enlevait des voiles
devant la fenêtre de notre conscience et que nous pouvions voir plus
clair. Cette mise en transparence engendre un espace de paix à travers
lequel la lumière créative peut passer sans être réfléchie, donc à l’état
pur.

1. Les notions de mise en transparence de l’ego et les pulsions d’âme et d’esprit sont développées dans le tome I.

Alors qui dit vrai ? Les institutions, statistiques, livres comptables et
autres vues matérialistes ou l’individu soutenu par sa propre lumière ?
Qui croire ?

Un être dans sa force de rayonnement n’a besoin ni de croire ni d’être
approuvé par le collectif car, il tire sa puissance de l’énergie qu’il
« vibre » dans le temps présent. Il réussit cet exploit car il a
préalablement dépouillé son ego de tout ce qui interfère entre lui et sa
contrepartie invisible. Ainsi il ne projette plus ses énergies psychiques
dans le passé ni dans le futur.

Vu d’une conscience matérielle, on se braque devant un être qui sait.
Malgré lui, il suscite chez l’autre soit la compétition, soit le désir de se
soumettre à sa force sans même savoir pourquoi, soit l’étrangeté, soit le
jugement ou la risée. Un être dans sa force de rayonnement n’a plus
besoin de morale justement parce qu’il gère son innocence perdue… Il
ne peut plus nier l’existence de sa lumière dans d’autres dimensions.
Ainsi meurt le besoin d’idéologie; le bien et le mal ne sont plus le
baromètre de ses actions. Le vrai, le faux se transmutent en réel.
L’expression d’un tel individu est claire, mais difficile à supporter chez
les adeptes de l’idéologie du bien et du mal.
• • •

« L’ENFER, C’EST LES AUTRES »
Jean-Paul Sartre

Quand l’être cesse de s’identifier à sa conscience matérielle, son lien avec
le collectif se rompt progressivement. Il ne charrie plus la mémoire de son
peuple, de sa famille ni celle de la race humaine prisonnière d’une
conscience exclusivement planétaire. Cependant, il doit continuer de
côtoyer la masse non créative que sont nos sociétés dites modernes et
avancées… Ce monde dans lequel on cherche à préserver son innocence.

Dans un premier temps, l’être affranchi de ses mémoires doit apprendre
à ne plus subir les tensions existentielles non résolues de cette masse
psychique mondiale. Que sont ces tensions ? Le fruit du manque de
lumière individuelle compensée par une accumulation de mémoires
collectives affectives qui nourrit inlassablement la masse psychique.
La souffrance d’un être se voit fondue dans le groupe qui la tempère en
la catégorisant en bien et mal, via la raison. Voilà le sens profondément
déviant du sentiment d’appartenance et pourquoi l’enfer, c’est les
autres.

LA MASSE PSYCHIQUE COMME FONDEMENT
PSYCHOLOGIQUE DU MOI

La masse psychique représente la fibre profonde de l’inconscient
collectif, incluant toutes les âmes vivantes et mortes. Elle offre
l’illusion d’une identité par le biais du sentiment d’appartenance et
l’impression d’une élévation de l’âme qui révèle un miroir déformant
du réel. Cette déformation découle de la croyance en la nécessité d’un
support psychologique (idéologie) extérieur à soi qui encourage l’ego à
espérer sans fin le meilleur à venir. Cette dynamique engendre la
déviation de son centre d’énergie qui entraîne un vide intérieur d’où
naît l’angoisse psychologique comme matière première inépuisable
pour la masse psychique. Sur ces angoisses s’établissent les règles de
vie du conscient collectif.

Plus on éconduit l’ego hors de son centre, plus il souffre. Il se réfugie
dans la masse psychique pensant y trouver un réconfort, alors qu’il
devient dépendant du groupe. Cet attachement provoque des tensions
intérieures sous forme d’insécurités qui le poussent à céder son identitélumière
en la projetant à l’extérieur de lui, l’autre devenant son miroir.
Retenues dans la masse, ses énergies psychiques lui donnent
l’impression qu’il ne peut pas la quitter sans y perdre une part de lui.
Voilà comment elle soutire nos énergies à son propre profit. S’acharner
à les récupérer est un procès à l’avantage de la masse psychique et non
de l’individu. Laisser derrière cet immense investissement perdu est le
coût de la liberté. Appelons-le une dette payée.

Depuis les débuts de notre civilisation, la masse psychique prend du
volume. Elle constitue une forme de vie psycho-matérielle influençant
les comportements d’après l’accumulation des expériences qu’elle
contient. De l’angoisse qu’elle produit, il peut aussi en découler un
raffinement de l’âme.

L’humain est parvenu à peaufiner son comportement à partir du vécu de
cette masse comme fondement psychologique. La masse psychique
mondiale reflète l’inconscient collectif dont la partie émergeante
détermine les grands courants à suivre dans une époque donnée. Elle est
régie par des forces du monde de la mort qu’aucun air neuf ne nourrit.
Pour connaître sa substance, il faut étudier le plan de la mort; mais on
ne peut comprendre sa réalité à travers le rayon étroit d’une conscience
matérielle aussi religieuse ou scientifique soit l’âme qui l’étudie.
À l’instar de certains microbes anaérobies qui vivent sans air, la masse
psychique évolue dans un milieu sans lumière.

La masse psychique sponsorise en vase clos
les souffrances humaines comme seul outil d’évolution.
Ces peines de l’âme sont nécessaires à l’éventuelle ouverture de notre
conscience visionnaire et éthérique. Sans la souffrance, nous
demeurerions inconscients et donnerions préséance à notre matérialité
comme principal attribut du vivant plutôt qu’à la recherche de notre
quintessence lumineuse oubliée.

L’expérience humaine crée de la pensée subjective qui nous permet par
mémorisation de mesurer notre monde et de prévoir à court terme.
Autant la conscience matérielle a fait avancer notre science mécaniste,
autant cette science nous tuera si la conscience ne s’ouvre pas à la
lumière invisible. L’Homme doit s’apercevoir de l’impossibilité de
révolutionner la science sans le développement d’une conscience
visionnaire. Ce n’est pas du cerveau de l’homme que viennent les idées
révolutionnaires, mais d’individus utilisés comme simple canal
(Einstein est un magnifique exemple de cette inspiration). En étudier le
fonctionnement favorisera le contrôle sur notre territoire mental et
terrestre.

Pour connaître ces puits infinis de sphères créatives d’où notre canal
puise ses informations, l’humain devra premièrement admettre que la
pensée ne vient pas de lui et secondement, briser le plafond de verre qui
l’enferme dans sa conscience matérielle. Encore devra-t-il s’affranchir
de la mort qui le nargue, silencieuse et lourde, derrière ce mur
transparent.

Surconsommation et surproduction donnent à croire aux citoyens que
tout va bien car tout est accessible. Pourtant, on note un accroissement
constant de consommation de drogues et de médicaments pour l’âme et
le mental. En fait, l’angoisse ne s’éteint pas dans une conscience
matérielle qui ne cherche que l’assouvissement des sens.

Car ce qui lui manque,
c’est le contact avec sa lumière invisible.

Dans une conscience matérielle, l’impression d’infinité, donc de paix,
est intolérable. On ne peut supporter de vivre sans plafond, sans être
dominé. On ressent le vide comme un manteau trop grand pour soi
qu’on refuse de porter sous prétexte qu’on ne grandira plus. C’est
annoncer sa mort !

Voilà comment on finit par se replier les uns sur les autres, au service
d’une idéologie : chacun sert de pilier à un plafond de verre afin qu’il
ne nous tombe pas sur la tête – on appelle ça de la solidarité –
accroissant à grand coup de souffrances d’âme le poids de cette même
masse. Tolérer de servir de support à un tout écrasant par nature
engendre beaucoup de tensions. Voilà les fondations de notre prison
psychique.

LE PLAFOND DE VERRE OU LA PRISON PSYCHIQUE

Comment l’humain en est-il arrivé à croire que parler de soi consistait
à déverser son trop plein sur les autres ? C’est qu’il y a ce plafond de
verre nous interdisant l’accès à notre lumière et qui provoque un
refoulement psychique constant. S’il n’y a pas de porte de sortie pour
libérer sa lumière créative, il faut bien déverser ses résidus quelque part.
Cette angoisse résiduelle est prise en charge par deux idéologies
puissantes : la religion et la science. L’une voit aux affaires spirituelles,
l’autre aux temporelles. Tant que religieux et scientifiques n’auront pas
eux-mêmes développé leur identité cosmique, la religion et la science
encourageront la fine présence du plafond de verre dont personne n’ose
encore confirmer l’existence, vu son invisibilité.

Toute idéologie est une prison invisible
de laquelle nous devons sortir.

L’idéologie ne représente qu’un moment de création dans un temps
donné. Nous n’avons pas à la promouvoir sans nécessité intérieure sur
une longue échelle. En tant qu’idéologies, la science et la religion
maintiennent leur hégémonie psychologique sur la masse psychique du
simple fait que l’humain est conditionnable. À travers une conscience
matérielle qui explique tout par la logique, elles sont parvenues à
cristalliser leurs hypothèses sur les mystères de la vie dans le mental
réflectif de l’Homme, mais avec un manque d’esprit si éloquent qu’il
semble invraisemblable. Ce qui les rend inattaquables. En décrétant que
l’invisible demeure inexplicable car non mesurable, du même souffle,
l’establishment scientifique bannit toutes les autres formes de
recherches qui relèvent de la réalité des forces psychiques dans
l’Homme. Un jour, la science devra pourtant descendre de son piédestal
et accepter de fusionner avec la face cachée de la vie. Quant à la
religion, elle a établi que Dieu se situe au-dessus de tous et que la mort
nous rend plus glorieux ! Nous devons nous agenouiller devant une
idéologie de l’omnipotent et de la mort sans en questionner les failles ?
Quel sort magnifique ! Où est la place de l’Homme dans la science et la
religion ?

Dans les deux cas, la science comme la religion ne pourront jamais faire la
preuve de ce qu’ils avancent parce que la conscience matérielle n’a pas la
capacité de transcender la conceptualisation des choses. Nous ne pouvons
que croire et espérer. Sciences et religions ne peuvent saisir ni expliquer la
force psychique dans l’homme car elle est effectivement non mesurable
dans les paramètres matériels visibles aux yeux physiques.

La force de rayonnement se mesure par l’homme
à l’intérieur de lui-même.

Science et religion sont parvenues toutes deux au maximum
d’émerveillement qu’elles peuvent susciter dans une conscience
matérielle. La fascination pour les idéologies perpétue leur semblant de
nécessité. Or tant que la science et la religion refuseront de mettre en
avant la force psychique de l’humain au coeur de toutes leurs
interprétations, leurs vérités refléteront la faillite de la conscience
matérielle et la vie restera un mystère. L’Homme est d’abord esprit. Où
siège cette réalité invisible ? Comment l’expliquer sans la logique ? En
cessant d’avoir peur de passer pour fou !

En réalité, c’est la conscience matérielle qui fabule
sur les dimensions du réel.

L’idéologie est en fait ce plafond de verre qui flotte au-dessus de nos
têtes comme une fausse vérité à laquelle se bute sans cesse notre
psyché. Les institutions nous vendent ces croyances comme seul
remède à l’angoisse de l’âme.

Pour nous convaincre de la pertinence de leur idéologie, la science nous
offre des méthodes rationnelles qui ne tiennent pas compte de la force
d’homéostasie de la vie. Ce qui se mesure est interprété comme une
certitude. Pour le reste, il y a la religion. Celle-ci utilise d’anciens textes
comme preuve de ce qu’elle avance et ils justifieraient automatiquement
l’existence d’un Dieu et la gloire de Saints hommes. La science et la
religion ne s’entendent pas sur le sujet. On peut comprendre que les
grands prêtres, qui passent leur temps à réinterpréter les « Saints
Écrits », aient pu traduire les choses de manière simpliste aux yeux d’un
scientifique. Pourtant, devant l’aspect inexplicable de la vie, la science
demeure tout aussi spéculative malgré sa rigueur rationnelle.

Les prétentions de la science et de la religion
mènent donc la masse psychique mondiale
vers les ténèbres de l’oubli
tant elles nous éloignent de notre force de rayonnement.

Deux mille ans après l’avènement du Christ, nous ignorons encore ce qui
se passe de l’autre côté du ciel que seuls se méritent ceux qui font le bien.
Certains prétendent qu’il n’y a que le cerveau humain derrière l’idéologie;
ils sont athées. D’autres ressentent bien la présence d’un omniscient
derrière lequel un au-delà pourrait exister, mais ils laissent aux experts le
soin de l’interpréter : ceux-là ont la foi dans les Écritures et les institutions.
Enfin, ceux qui ont beaucoup d’imagination réussissent même à
matérialiser le paradis sur terre grâce aux pouvoirs des incantations, des
prières et des mandalas, du chamanisme, bref pas besoin d’explications
puisque la magie opère; c’est la pensée ésotérique. Dans tous les cas,
l’impression du bonheur organisé est temporaire ou à venir. On veut y
croire ! Que cherche l’humain à travers la science et la religion sinon
l’impression qu’il sait et qu’il a un certain pouvoir sur ce qu’il voit ? Mais
sans la responsabilité que tout cela incombe.

D’autres penseurs ont trouvé le soulagement instantané à l’angoisse de
l’âme : les drogues, le sexe et l’argent. Grâce à eux, on peut délester son
trop plein, soulager ses insécurités. Ces concepteurs sollicités ont
compris comment profiter de l’angoisse nourricière de la masse
psychique : détourner chaque individu de sa lumière en grisant sa
conscience matérielle.

DU BESOIN AU FANTASME,
DE L’ATTENTE À LA DÉCEPTION

La conscience matérielle est un terminal de la psyché et du mental qui
répond à trois degrés d’interprétation subjective reliés à l’expérience
humaine : le besoin, le désir et le fantasme (fabulation).

Si les besoins de manger, de dormir et de se reproduire sont vitaux, le
désir (traité sur le plan de l’émotion dans La quête du détachement) est
le coeur de la volonté de l’ego et provient des pensées. Lorsqu’il est
connecté aux besoins, il correspond à une réalité favorisant
l’épanouissement de la force psychique. Lorsque le désir est déconnecté
des besoins réels, il devient un fantasme. Alors l’individu déforme la
réalité et se trouve en danger.

Le désir est l’effet d’une cause insaisissable pour l’intellect : nous ne
contrôlons pas nos destins. Pourtant, il met en branle la volonté de l’ego
et son discernement; de fait, il nourrit nos besoins vitaux et les élans
créatifs qui nous poussent au dépassement, à la transformation. Dans
une conscience matérielle, le désir peut rendre l’ego vulnérable parce
qu’il vit de conditionnement. Comme il n’a pas accès à une vision
purement créative de sa personne, l’ego confond souvent un désir qui
lui est propre avec les aspirations ambiantes véhiculées par la masse
psychique qui ne lui correspondent pas. Son équilibre précaire dérape
alors vers le fantasme.

La fabulation est une soupape pour contrer l’impuissance à se définir
par sa propre lumière. Elle cache la peur d’affronter le réel dans ses
dimensions matérielles, psychiques et mentales; l’être pressent
l’ampleur de l’étude vers la maîtrise de sa vie et démissionne devant
cette montagne. Le fantasme donne le sentiment d’alléger la pression
provenant du plafond de verre (idéologie-programmation) et d’accéder
à une liberté alors même que sa conscience est pleinement aliénée par
les mémoires affectives déviant son désir. Le fantasme permet à l’être
de reculer temporairement le mur de ses souffrances, mais en déformant
ses besoins : plutôt que de s’attaquer à briser le plafond de verre, il se
dénigre lui-même, il se tord pour demeurer confiné dans le réconfort
d’une Majorité sous vide.

Préserver son innocence est le fantasme le plus ancré
de la race humaine à travers la pensée magique
de l’impunité.

Exemple : Un homme est en train de perdre son entreprise. Il sent alors
qu’il ne correspond plus aux critères de la Majorité. Il se condamne, se
ferme pour cacher le plus longtemps possible son impuissance, son
oppression. Une conscience visionnaire lui permettrait de voir qu’il a
simplement un changement à effectuer (parcours, attitude). Dans sa
conscience matérielle, il se croit en tort, il croit avoir mal fait. Son désir
de s’en sortir vite le fait dériver vers le fantasme : il mise le peu qu’il
lui reste au casino. Récupérera-t-il ses pertes ? Il veut le croire. Son ego
pervertit sa souffrance en faux sentiment de liberté, non par l’idée qu’il
va gagner au casino, mais par l’excitation d’être libéré de sa dette
(plafond de verre). Il nage en pleine fabulation, ce qui favorise la
sécrétion d’hormones du plaisir. Cette excitation donne à croire, dans la
conscience matérielle, au contact avec sa lumière. Elle donne
l’impression d’un pouvoir.

Autre exemple : La conscience matérielle de chercheurs récupérés par
les monopoles reflète aussi l’incapacité d’accéder à une réelle science
de la vie. Une compagnie qui produit des semences d’OGM établit
qu’elle le fait pour le bien de l’humanité. On déguise un fait : aucun
scientifique n’a de preuve des effets positifs des OGM sur notre santé.

Le lobby est si puissant que le gouvernement accorde à l’entreprise de
ne pas porter le fardeau de la preuve. Et les dirigeants nous demandent
de croire sur parole qu’ils agissent pour notre bien. Est-ce honnête,
malgré qu’ils s’approprient le vivant à coup de brevets dont le profit,
généré par le fait de s’approprier la vie sur le dos du monde entier, ne
reviendra qu’à eux ?

Dans ces deux cas, l’ego est en déséquilibre. Le premier court à sa perte
personnelle et le deuxième met en jeu la survie de l’humanité.
Comment est-il concevable que le poids de millions de citoyens ne
puisse soumettre une entreprise à des règles éthiques permettant le
respect des humains ? C’est que notre conscience matérielle ne peut pas
briser le plafond de l’idéologie moderne, car le pouvoir d’attraction de
la masse psychique sur notre conscience nous attache aux choix dictés
par la Majorité, dirigée par…

La Majorité est soumise à une Volonté occulte
malencontreusement appelée Dieu par
nos dirigeants spirituels et, Lobby par nos élus d’États.

N’empêche, quand on ne peut que conceptualiser les choses invisibles,
elles ne peuvent que relever du fantasme. Les gens ne veulent pas savoir
qui les manipule à travers la pensée unique véhiculée par la Majorité.
La permissivité des moeurs a donné lieu à une confusion
entre satisfaire les sens et être libre.

Le respect des énergies vitales est dévalué au profit d’une recherche
du plaisir sans contraintes prise pour de la liberté. L’ego étant
profondément soumis à la mémoire de la masse psychique, le libre
arbitre est une illusion. Nos choix d’individus ne sont pas vraiment les
nôtres, quoiqu’on en pense, surtout quand on est jeune ou simplement
immature (ex. : une jeune fille de 15 ans reçoit de sa mère en cadeau
pour sa fête une augmentation mammaire. La jeune fille jure qu’elle le
fait pour elle…). Il est toujours bon de se demander si ce que nous
faisons émerge réellement de notre moi créatif ou de notre moi
conditionné. Si le plein discernement ne survient pas toujours dans une
conscience matérielle adulte, on peut imaginer ce qui se passe dans
celle des jeunes laissés sans encadrement. Aujourd’hui, la masse étant
fortement pressurisée pour coller à sa conscience matérielle, peu
peuvent prétendre ne pas subir l’influence du collectif. Il faut pour cela
avoir payé le prix, fort élevé, de sa liberté.

Dans une conscience matérielle, nous ne pouvons pas nous apercevoir
que nous dépendons des valeurs soutenues par la Majorité et nous
tenons à l’ignorer. Seule la désillusion nous permet de nous en détacher.
Ainsi, lorsqu’une personne est constamment déçue par ses semblables,
c’est qu’elle essaie de couper son lien avec la masse psychique pour
évoluer.

Les attentes sont responsables de la fabulation. Plus on vit dans
l’attente, plus on fabrique de scénarii, seul à l’intérieur de nous, sans
qu’ils ne puissent s’enraciner dans une action constructrice comme
expérience de vie. Quand les attentes sont confondues aux besoins
vitaux, les scénarii deviennent des pensées obsédantes.

L’attente est de l’ordre du désir, mais elle implique une négociation
avec ceux qui lui permettront de se réaliser, comme si nous ne le
pouvions par nous-même. Négocier est un puissant jeu psychique dans
lequel il ne peut y avoir qu’un gagnant et un perdant, lorsque nous
vivons dans les paramètres de la conscience matérielle. Alors, tout est
fonction des programmations.

Le mouvement de cette attente pousse l’être à projeter ses forces
psychiques dans le passé ou le futur alors qu’on ne peut en bénéficier
qu’à travers une action concrète dans le présent. Ainsi lorsque nos
démarches sont contrecarrées, c’est-à-dire que nous perdons la
négociation, nos attentes sont refoulées dans le plafond de verre et nous
reviennent sous forme d’une pensée obsédante, tant qu’elles ne sont pas
actualisées. L’attente est une question mal formulée que la vie nous
repose jusqu’à ce que nous acceptions de ne plus fabuler pour vivre la
réponse dans le respect de nos réels besoins.

Autrement, c’est la déception. La répétition d’attentes refoulées, de
désirs non réalisés et la pensée obsédante mènent éventuellement à la
rancoeur et à la vengeance. Comme si l’attente demeurait dans un coin
du cerveau et continuait de rouler sans arrêt, monopolisant une belle
part d’énergie mentale. Les neurones finissent par s’épuiser à ce jeu et
l’être s’éteint mentalement à son insu. On attribue cette perte de vitalité
au métabolisme à une dépression, à ce que l’on mange…

Les pensées obsédantes grugent les énergies vitales qui se dispersent,
privant l’individu de son carburant fondamental. Quand la vitalité n’est
plus protégée au centre de l’individu, il s’affaiblit jusqu’à perdre
confiance en lui. Alors il devient aisément manipulable. Pour s’assurer
que l’être ne reprenne pas contact avec ses énergies, on lui crée d’autres
attentes. Ce piège est utilisé par le système de surconsommation et de
surproduction. La course effrénée pour le bonheur (confort financier et
affectif) engendre un stress mental et corporel, elle entretient
l’impression de manquer de quelque chose.

Créer des attentes affaiblit les conditions de l’équilibre;
c’est comme si les portes de la maison restaient
ouvertes en tout temps.

Une surproduction de biens dévitalise les humains mais aussi la terre.
On produit trop et la richesse qui en découle ira surtout dans les poches
de quelques-uns. Dans ce tourbillon mondial de l’économie de marché,
si l’être ne prend pas conscience des déséquilibres qu’il subit et
auxquels il contribue, il perd lui aussi de sa vitalité. Sans cette force,
pas d’autonomie physique; nous sommes à la merci du système qui met
en avant l’esclavage en profitant de ce vide psychique et en
l’encourageant pour stimuler en retour la dépendance au système,
comme un cercle vicieux. Ainsi tourne sans relâche la roue de notre
économie grâce à notre innocence préservée.

Sans ce phénomène de dépendance psychique et les grandes limites du
mental, l’économie ne roulerait pas aussi vite et donc n’enrichirait pas
les monopoles aussi radicalement. Rendre les gens dépendants est le lot
des compagnies d’assurances, des banques, du pharmaceutique, etc.
bref du système de consommation dans lequel nous « involuons » parce
que notre conscience matérielle ne peut pas briser cette chaîne infernale.
La force psychique de millions de personnes se trouve ainsi esclave de
l’économie du marché mondialisé, qu’il s’agisse de biens matériels ou
spirituels. La masse psychique, perpétuellement engrossée par
l’angoisse des uns et des autres, exerce un très puissant pouvoir
d’attraction sur la conscience matérielle.

Ce pouvoir d’attraction est la force magnétique même
de la masse psychique mondiale appelée la Majorité.

Si tout le monde le dit, ce doit être la bonne réponse. Mais qui l’a dit ?
Lorsqu’un être ne parvient plus à reconnaître ses besoins propres, ses
désirs prennent alors des proportions irréalistes. L’être peut devenir
compulsif ou dépressif pour masquer le sentiment d’absurdité, le
cynisme, le vide de sens que sa conscience matérielle ne remarque
souvent qu’à peine.

Une force magnétique est perçue dans la conscience
matérielle comme une autorité incontestable.

Les sectes et religions gèrent la conscience matérielle des fidèles de
manière à encourager la dépendance. Il suffit de toujours garder les
portes ouvertes : semer le doute dans le mental, ne pas donner toutes les
réponses, faire croire qu’elles viendront. Garder les gens en appétit, ils
resteront au cas… Ce vide morbide a un pouvoir d’attraction étonnant
sur le mental. Toute croyance appelle à un vide de ses énergies
psychiques. Le mystère toujours à demi expliqué tient en haleine les
adeptes de Dieu et ne peut nourrir que les espoirs, mais jamais
l’Homme lui-même. Toute attente porte en soi le germe de la déception.
Elle mène vite à l’obsession qui conduit à la fascination.

Être fasciné relève de l’envoûtement, de la perte de connexion avec soi,
ce qui entretient en retour la perte d’énergies psychiques puis vitales
que le corps identifie comme un stress permanent; il y remédie par des
baumes instantanés qui compensent la perte d’avec soi. Quand le corps
est constamment occupé par le stress, l’individu s’affaiblit et devient
dépendant. Il subit sans résister l’oppression du plafond de verre
jusqu’au jour où, au bord de la détresse, l’étouffement devient trop fort.
Soit il s’engourdit pour ne plus sentir le plafond de verre, soit il
s’éveille. L’enfer, c’est ce mur transparent qui nous sépare de notre
source lumière; on la perçoit sans jamais pouvoir y accéder. Or c’est
l’être qui doit devenir transparent.

NE PAS ÊTRE RESPONSABLE

Si le verre éclate, il ne faut surtout pas que ce soit notre faute…
Cette crainte d’être responsable de l’éclatement de la prison psychique
collective étouffe les élans du coeur et prédispose l’être à dénaturer le
besoin et le désir qui le portent à l’action. Il doute qu’il lui faille briser
ce mur tant que personne ne lui en n’a jamais parlé. Si la science et la
religion servent de piliers temporaires à la conscience, elles sont aussi
responsables de nous maintenir dans la peur et le doute. À chacun de
sortir de ses idéologies.

L’individu a peur de se mesurer à lui-même
parce qu’il ne sait pas plus que la science quel outil
utiliser pour connaître sa nature réelle.

Cette science matérialiste renie qu’à la racine de l’humain, la
conscience est une science : celle de l’esprit. La religion place un dieu
au-dessus de l’homme et met en doute les initiatives de l’être (tel que
briser le mur de verre). Personne ne bouge de peur de se tromper.
Pendant ce temps, la conscience matérielle piétine et prive l’individu de
sa pleine science créative. Le monde se dévitalise et l’environnement
devient aussi pollué que la masse psychique mondiale.

Vivons-nous dans un monde réel ? On peut nous le faire croire
longtemps, mais les seuls paramètres émotifs et logiques ne peuvent
suffire à expliquer qui nous sommes dans un registre aussi limité qu’une
conscience matérielle. Et plus l’être a envie de savoir, plus il souffre des
modèles restreints proposés par les idéologies de la science et de la
religion. Pour faire oublier le manque de lumière et pour éviter de
perdre des adeptes, on élargit le spectre des concepts et produits sur le
marché, donnant l’impression de liberté. Mais notre conscience ne s’est
pas transformée.

La Majorité accepte ce subterfuge :
plus de choix égalerait plus de liberté…

Ne pas être responsable des séismes de la Majorité, préserver son
innocence nous conduit à emmurer des pans insoupçonnés de la
conscience humaine.

L’individu est privé de discernement
lorsqu’il agit pour préserver son innocence
plutôt que son équilibre.

LA NÉCESSITÉ DU PLAFOND DE VERRE

Tant et aussi longtemps que notre ego essaie de briller dans une
conscience matérielle, il a besoin de sentir une pression extérieure pour
savoir qu’il existe. Voilà la raison primordiale de cette prison de verre.

En déviant notre lumière vers la masse psychique, elle est responsable
de la formation de nos impressions et perceptions qui déforment nos
besoins réels.

Les institutions ont un ascendant direct sur les individus par le fait
d’empêcher l’émergence d’une conscience visionnaire dénonciatrice de
mensonges. Ces autorités s’arrogent le pouvoir d’octroyer la note de
passage aux citoyens et déterminent si nous sommes acceptés ou non à
l’intérieur des limites du plafond de verre. Conformiste, looser et
success story constituent la trame de surface de la société pyramidale.
Les gagnants au-dessus.

Celui qui réussit a dû se conformer à ce qui est reconnu par les
institutions, les idéologies du moment. Le conformiste ne puise pas
dans sa force de rayonnement, mais dans son ego qui s’adapte à la
Majorité. Il brille dans une conscience matérielle qui l’empêche
toutefois de se réaliser comme individu libre. Ses actions sont dites
positives. Il est perçu comme bon.

Le looser est l’hypersensible pris en sandwich entre la conscience de sa
matérialité dans un monde rationnel et la pression du plafond de verre.
D’une part, il pressent fortement l’univers invisible qui manipule la
masse psychique; d’autre part, il est trop sensible pour s’assumer seul,
influencé par les idéologies de la science et de la religion malgré que le
mensonge qu’elles véhiculent lui hérisse le poil. Inconfortablement
assis entre deux chaises, cet hypersensible est le bouc émissaire de la
Majorité qui profite de son instabilité pour rendre coupable de tout et
n’importe quoi cet innocent.

Finalement, le success story est ce plus rare individu dont la conscience
visionnaire se trouve à rejoindre momentanément les idéologies de
passage. Évoluant hors des institutions, les autorités sont obligées de
reconnaître cet excentrique car il parvient à satisfaire ceux qui veulent
voir la lumière de l’autre côté du plafond et ceux qui ne cherchent
qu’une bouffée temporaire d’oxygène pour calmer leur angoisse sans
perdre leur innocence. Ce visionnaire est très pratique pour les
institutions. Libre à lui de jouer le jeu sans se faire récupérer, mais c’est
ce qui arrive le plus souvent.

Dans une conscience matérielle, on ne peut briser le plafond de verre
puisqu’on n’a pas la possibilité de s’apercevoir qu’il soutire nos
essences vitales; on ne voit donc pas la nécessité de le détruire. C’est
ainsi que la science a fait des avancées en fonction de ses limitations
matérielles. Bien sûr, ses remèdes parviennent à traiter des maux pour
autant qu’ils corrigent ce qui se voit. Ils n’attaquent pas le mal à sa
racine car l’antidote se trouve de l’autre côté du plafond de verre :
l’intégralité de la lumière. C’est pourquoi la science ne parvient encore
qu’à soulager les problèmes sans jamais accéder aux clés de guérison.
Nous pratiquons la médecine du sursis. Le phénomène prévaut pour la
religion devant la souffrance de l’âme. À travers sa vision matérielle,
elle conceptualise un dieu qui ne peut réellement rien que de temporaire
pour l’individu, jusqu’à la prochaine prière.

Ces deux courants avancent les yeux fermés si bien qu’ils ont engendré
des problèmes qui n’existaient pas ou dont l’ampleur atteindra sous peu
des sommets d’angoisse existentielle : ne pouvant plus régler nos
problèmes d’après les paramètres visibles, science et religion devront
s’ouvrir à la conscience visionnaire de l’Homme-lumière. Ils devront
accepter que certains hypersensibles ont trouvé des clés dont ils
ignorent l’existence parce qu’elles ne proviennent pas du connu, des
mémoires du passé. D’ici là, nous vivrons dans une cage où l’oxygène
se fait de plus en plus rare, à mesure que l’angoisse s’accumulera dans
l’épais nuage de la masse psychique.

L’IDÉOLOGIE DU PROFIT

Toutes les idéologies défendent la nécessité du plafond de verre parce
que les hommes ni de science ni de religion ne sont aptes à voir le feu
de vie au-delà de la matérialité. Notre conscience matérielle a donc
engendré la nécessité d’une société pyramidale qui donne l’impression
d’une évolution possible mais jamais réalisable. Nous voulons aller
toujours plus haut dans une conscience aux dimensions pourtant finies.
Le manque de lumière est donc comblé par le goût du profit. Faire des
gains matériels ou sociaux donne l’impression à l’individu de s’élever,
d’être à la hauteur, d’atteindre des sommets qui comptent pour son
avancement. Il s’agit dorénavant de graduer dans la société pyramidale
pour se croire meilleur, recevoir privilèges et honneurs donnant
l’impression d’une élévation ou de se sentir « l’élu ». Cet état de fait
met l’emphase sur le désir d’avoir (quantité) plutôt que sur celui d’être
(qualité).

Sur cette structure pyramidale ont pris souche toutes nos idéologies
spirituelles, scientifiques, politiques, économiques et sociales. Par
nature, notre ego cherche l’évolution, mais dans sa conscience
matérielle, il ne peut qu’atteindre le plus haut degré de la pyramide pour
avoir une meilleure opinion de lui-même et se sentir le droit de
revendiquer, voire d’arracher plus de pouvoir. Mais jamais il n’a le droit
d’en sortir…

Autrefois, on proclamait roi celui que l’oracle (venant d’un chaman ou
mage de la tribu) avait choisi. On procède encore ainsi par exemple
pour nommer le prochain Dalaï Lama. Il y a aussi ces présidents
autoproclamés dans certains pays et ceux qui misent sur l’appui divin
en signe d’approbation de leur guerre. Avoir Dieu de son côté nous rend
incontestable donc invincible : personne n’a encore contesté le pouvoir
de Dieu !

Les royaux temporels et des temples divins ont toujours protégé
l’omnipotence de Dieu et se sont toujours assurés que le peuple ne
puisse accéder directement à Lui. Seuls les représentants de Dieu
peuvent prétendre Le rencontrer, Le mieux connaître, L’interpréter.

Alors qu’on promet à l’Homme un destin faste dans le royaume des
cieux, il s’active ici-bas à mériter son paradis social. L’enfer, c’est tous
les autres qui font obstacle à son ascension parce qu’ils convoitent le
même poste. Chacun stimule sa ferveur pour accéder aux plus hauts
échelons, pour se rapprocher d’un Dieu ou d’une morale qui nous
attribuera le mérite d’une richesse matérielle ou d’un plus grand
pouvoir. Mais pour gravir les paliers de la pyramide, il faut savoir se
comporter ! L’ego a plus de valeur selon qu’il se fait reconnaître comme
pilier important pour soutenir le plafond de verre. Mais il y a un prix à
payer quand on cherche les échelons les plus élevés : l’opacité. Par
opposition à la lumière, elle est la base même de ce fascinant pouvoir
magnétique sur la Majorité à défaut d’en avoir un sur sa propre vie.

L’opacité a engendré la plus grande souffrance humaine
par le biais des non-dits.

L’omerta collective rend tous les échelons de la pyramide opaques.
Mais l’Homme aussi; quand sa lumière ne le traverse plus, ses énergies
psychiques s’éteignent. Il doit céder son territoire mental à des forces
négatives qui se jouent de lui. C’est la plus grande arnaque exercée
contre l’humain qui se croit obligé d’accepter ce faux support, faute de
mieux…

LA MAJORITÉ AU SEIN DE LA PYRAMIDE SOCIALE

La conscience matérielle en panne de lumière ne peut produire que de
l’opacité parce que l’être ne sait jamais par lui-même s’il est tout à fait
dans le bien ou dans le mal. Il a constamment besoin des remparts de la
masse psychique mondiale, représentée par la sacro-sainte Majorité
anonyme. L’être s’identifie à un tout sans nom qui lui sert de guide
moral. Se sentir accepté par la Majorité produit dans le cerveau une
électricité colorant le mental de l’impression du confort qui correspond
à la vie belle.

Le pouvoir de fascination exercé par la masse psychique sur la
conscience individuelle vient de son aptitude à produire des tensions
dans le mental de l’être, lui faisant croire qu’une lumière s’active dans
ses neurones. L’être s’en trouve conforté alors qu’il s’agit d’une fausse
énergie. Le confort ne procure pas la paix, mais l’envoûtement
engendré par l’impression. Celle-ci relève de la reconnaissance par le
cerveau d’une information déjà reçue. Elle apaise le moi car il peut se
reposer sur le connu comme sur une valeur solide. L’impression est
pourtant une division de la lumière qui donne à l’être l’illusion d’une
cohérence. Ce processus produit alors de la fausse énergie prise pour la
lumière de l’esprit. En réalité, cette lumière n’est que la réflexion
(projection) des forces psychiques de l’être que lui renvoie la Majorité.

L’être réfléchi ne voit que sa pâle lumière,
la fascination projetant le reste de sa force
de rayonnement hors de lui.

L’individu a besoin d’être considéré par l’autre pour y puiser une
contenance, une confiance qu’il ne peut pas s’accorder lui-même. D’où
la nécessité de sentir quelqu’un au-dessus de sa tête, le plafond de verre
qui l’enserre comme une prison psychique.

La manifestation concrète de la masse psychique s’organise dans nos
vies sous la forme hiérarchique de la pyramide sociale où se jouent
chacun de nos destins. Toutes les ficelles de la politique planétaire
seront encore pour quelques temps manipulées dans ce cadre limité.
Cette restriction fait en sorte que nous ne parvenons pas
à savoir qui bouge les cordes de nos organisations.

Ainsi les gens finissent par démissionner devant l’absurde nonexplication
des mystères. Ils se tournent vers leur matérialité, tolérant
l’opacité comme mensonge nécessaire à la survie sociale.

Autrefois, les gens à la base de la pyramide étaient des esclaves,
aujourd’hui, ils sont des travailleurs à échelle salariale variable.
L’esclavage humain se pratique de nos jours à travers la recherche
d’une force socialisante appelée le consensus et qui ne peut tenir lieu
d’universalité dans la conscience matérielle. La paix sociale dérive
d’une politique du consensus où chacun accepte de vivre faussement
son individualité coulée à même les repères de la Majorité.
L’homogénéisation fait figure d’universalité
dans une conscience matérielle.

Dans ce contexte, nos élus deviennent vite incapables de servir les
peuples. Le manque de vision les empêche de comprendre la nature
même de l’esprit du peuple. Ne comprenant pas le leur, ils finissent par
s’en remettre à ce qui s’y rapproche le plus : la tension psychique. De
là découle la nécessité d’un opposant visible. Alors qu’il a l’impression
de se connaître en se mesurant à un adversaire, l’être se bute pourtant
au même mur de sa matérialité.

Avoir toujours un plafond au-dessus de soi, n’est-ce pas la structure
même de la pyramide ? Seul le dernier échelon met l’humain face à lui.
Plus on monte dans la hiérarchie, plus la pression psychologique pour
rester soi est forte car les privilèges sont partagés par moins de
personnes qui ont beaucoup plus à perdre : on donne beaucoup d’argent
aux pdg d’entreprises pour qu’ils continuent à dénigrer leur centre
psychique – incluant l’immunité diplomatique qui laissera tous leurs
crimes impunis et l’homme innocent.

LES NON-DITS COMME PRISON PSYCHIQUE

Au dernier échelon, la pression de décider, limitée par la conscience
matérielle, pousse souvent l’individu in extremis à chercher secours
auprès d’une Force supérieure. D’où l’intérêt d’un Dieu comme autorité
indiscutable. Or sans conscience visionnaire, l’individu n’est pas équipé
pour communiquer télépathiquement avec l’invisible, il ne peut que
croire à l’existence de l’au-delà, sans pouvoir en saisir les paramètres
réels. Au sommet de la pyramide, l’État et le religieux tendent à se
fondre l’un dans l’autre. La religion apporte au dirigeant des prémisses
de base exprimées par la tradition, rendant du coup son autorité plus
crédible à la Majorité. Son Dieu devient un efficace outil de persuasion
pour gagner la foule, sans même que le dirigeant n’ait à vérifier cette
réalité invisible.

Aujourd’hui l’Occident a remplacé le concept de Dieu
par celui des droits et privilèges individuels.

Les gouvernants de ce monde s’attribuent un statut pour donner à leur
ego une autorité sur d’autres. Le besoin de s’octroyer un privilège est
de même nature que celui de croire en Dieu : il donne l’impression à
l’ego d’un pouvoir instantané. Au même titre que Dieu, le privilège fait
figure d’autorité suprême. Même le plus puissant des hommes a
toujours un plafond de verre au-dessus de lui pour s’assurer de
préserver son innocence. Il ne veut être responsable de rien, pas même
de son pouvoir…

Voilà pourquoi la majorité d’entre nous acceptons de vivre dans une
société hiérarchisée, même étouffante, même mensongère, même
productrice de l’esclavage humain. Les gens n’ont pas encore la
maturité d’esprit pour s’autosuffire psychiquement, c’est-à-dire pour
vivre sans personne au-dessus de leur tête, sans la prescription
religieuse ou scientifique du bien et du mal ou de l’illusion d’un
privilège leur octroyant d’emblée un semblant de supériorité sur leurs
semblables. Ils ne veulent pas savoir qu’ils sont responsables de l’état
de leur psyché. Les gens préfèrent déporter sur des situations et sur
d’autres, dans les étages inférieurs de la pyramide, leur misère
psychologique qui nourrit sans cesse la masse psychique, mais jamais
l’Homme, la Majorité mais jamais l’individu.

Chaque prisonnier dans les échelons de la pyramide l’est par manque de
lumière. L’opacité fait en sorte qu’à tous les niveaux de la hiérarchie,
les gens sont aux prises avec des jeux de pouvoir dépourvus
d’intelligence. Parce qu’ils recherchent la constante tension psychique
du plafond de verre pour se réconforter, en compensation ils ont besoin
de se déverser sur l’autre. Voilà la prison psychique dont nous sommes
les gardiens volontaires. La communication est réduite aux non-dits
parce que les individus, dépourvus d’une vision de leur nature invisible,
ignorent ce qui se trame dans leur propre cerveau.

Les non-dits sont la forme d’opacité
la plus pernicieuse sur terre
car la conscience matérielle ne les perçoit pas.

La conscience visionnaire ne peut évoluer que par la transparence de la
parole. Or plutôt que de chercher l’intégrité, l’être dans sa conscience
matérielle cherche à augmenter son profit. Voilà la cause de tant de
guerres à l’intérieur des murs de la pyramide où le moi finira par
s’autodétruire.

Dans quelques décennies,
notre grande pyramide planétaire implosera
sous le poids de l’innocence au pouvoir.

Mais cette implosion ne sera-t-elle pas la première phase de
développement d’une conscience visionnaire comme moteur de la
Majorité ?

VERS NOTRE FACE CACHÉE
TOME II

DEUXIÈME PARTIE

Quand on se cache les clés de sa propre puissance intérieure,
un choc nous attend.
Il nous rendra la mort ou la vie.
Qu’avez-vous choisi ?
Sylvie