{"id":3238,"date":"2018-01-29T18:53:31","date_gmt":"2018-01-29T18:53:31","guid":{"rendered":"http:\/\/laguaya.ca\/?p=3238"},"modified":"2019-05-05T16:16:38","modified_gmt":"2019-05-05T16:16:38","slug":"3238","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/laguaya.ca\/2018\/01\/29\/3238\/","title":{"rendered":"La responsabilit\u00e9 de ses d\u00e9sirs"},"content":{"rendered":"
Le mouvement #metoo nous permet enfin de casser le vernis de nos vices et de nos vertus pour y voir plus clair. Est-ce la naissance d’une nouvelle conscience sociale plus avertie? Nous verrons bien, car ce mouvement, pour devenir sain, devra se traduire par une responsabilisation individuelle, homme comme femme, face \u00e0 ses d\u00e9sirs propres.<\/p>\n
On ne fait pas d’omelette sans casser d’\u0153ufs. Nous avons donc assist\u00e9 \u00e0 quelques d\u00e9rapages exprimant\u00a0une intol\u00e9rance d\u00e9mesur\u00e9e face aux hommes. Certain.es plaignant.es tombant soit dans la confusion des intentions, soit dans le manque de prise en charge de soi.<\/p>\n
Pour briser la culture du misogyne ou du pr\u00e9dateur, il faut accepter cette confusion et la pardonner en raison de la zone grise nomm\u00e9e \u00ab d\u00e9sir \u00bb. C’est peut-\u00eatre ce que le groupe de signataire – dont Catherine Deneuve – a pr\u00e9sent\u00e9 bien maladroitement en appelant au\u00a0\u00ab d\u00e9sir d’\u00eatre importun\u00e9e<\/a> \u00bb. Il fallait ne pas confondre ici s\u00e9duction et harc\u00e8lement. Il semble aussi que la tol\u00e9rance des jeunes femmes soit plus courte que celle de leurs ain\u00e9es.<\/p>\n Ce qui est d\u00e9nonc\u00e9 par #metoo<\/strong><\/p>\n Le mouvement #metoo d\u00e9nonce l’incapacit\u00e9 de notre soci\u00e9t\u00e9 \u00e0 maitriser le d\u00e9sir dans son sens sublime. Les d\u00e9nonciations sexuelles sont la pointe de l’iceberg et trahissent l’incomp\u00e9tence des hommes et des femmes \u00e0\u00a0composer, dans un monde mat\u00e9rialiste, avec la partie la plus \u00e9lev\u00e9e de leur conscience : l’esprit.<\/p>\n Le manque d’esprit est conditionn\u00e9 par les m\u00e9canismes institutionnels religieux, juridiques, politiques et financiers qui ont favoris\u00e9 l’opacit\u00e9, la supr\u00e9matie, la comp\u00e9tition, la polarisation, l’h\u00e9g\u00e9monie, la convoitise, l’app\u00e2t du gain, la guerre des hommes entre eux et bien s\u00fbr, l’asservissement des femmes.<\/p>\n F\u00e9minisme :\u00a0restons vigilants<\/strong><\/p>\n Certaines f\u00e9ministes ont d\u00e9cid\u00e9 qu’il fallait prot\u00e9ger les femmes, soumises \u00e0 leur religion, sous le pr\u00e9texte d’ouverture \u00e0 la diff\u00e9rence. Par d\u00e9faut, elles acceptent que la domination m\u00e2le se perp\u00e9tue. La position de ce f\u00e9minisme multiculturel, devant les diktats religieux, pr\u00e9texte\u00a0une ouverture \u00e0 d’autres religions comme signe de tol\u00e9rance. Ce sont les limites de la raison qui construisent cette illusion. La raison n’a pas toujours pour vocation d’\u00eatre vraie puisqu’elle ne comptabilise pas l’invisible, les intentions cach\u00e9es.<\/p>\n Ce courant f\u00e9ministe n\u00e9buleux an\u00e9antit le d\u00e9sir comme source d’\u00e9volution car de tout temps les religions l’ont puni. La femme fut souill\u00e9e comme objet et sujet de d\u00e9sir. C’est pourquoi elle d\u00e9range. Pour couper court, on lui a enlev\u00e9 le droit de d\u00e9sirer, elle doit \u00eatre modeste et se soumettre \u00e0 l’aust\u00e9rit\u00e9. Et plus nous encourageons les religions sur la place publique, plus nous envoyons le signal aux hommes que les \u00c9crits saints ont (eu) raison de punir la femme. Or qu’est le d\u00e9sir sinon une porte intangible vers l’\u00e9volution de notre conscience, que la raison ne saisit pas ?<\/p>\n La misogynie est entretenue par cette culture de \u00ab\u00a0l’empire de l’homme\u00a0\u00bb dont la femme croit d\u00e9pendre. Lorsqu’elle s’en d\u00e9livre, elle reste souvent accroch\u00e9e \u00e0 l’id\u00e9e que l’homme est plus fort qu’elle et pr\u00eate le flanc \u00e0 l’abus. Reste que beaucoup d’hommes ignorent qu’ils sont violents ou pr\u00e9dateurs (sous toutes sortes de formes) car c’est culturel, donc admis. C’est difficile de se d\u00e9faire d’une habitude qui fait de nous des gagnants.<\/p>\n Lorsqu’on condamne la culture de la pr\u00e9dation, on ne condamne pas quelqu’un en particulier, mais le syst\u00e8me de justice qui force notre humanit\u00e9 \u00e0 pointer du doigt parce que nous avons perdu nos principes.<\/p><\/blockquote>\n Prendre la responsabilit\u00e9 de ses intentions cach\u00e9es<\/strong><\/p>\n La soci\u00e9t\u00e9 semble donc m\u00fbre pour plus de transparence. Or qui dit transparence, dit connaissance de soi et responsabilisation<\/a> face \u00e0 ses intentions cach\u00e9es\u00a0dont le d\u00e9sir est l’\u00e9picentre. Nous vivons dans une soci\u00e9t\u00e9 qui va trop vite et qui est trop mat\u00e9rialiste pour saisir le d\u00e9sir comme source d’angoisse, de d\u00e9r\u00e8glement nerveux, de pulsions incontr\u00f4l\u00e9es causant bien des tremblements de terre au sein de l’\u00eatre, des couples, des familles, des entreprises. Et pourtant les\u00a0pulsions\u00a0du d\u00e9sir<\/a> sont bien r\u00e9elles en chacun de nous.<\/p>\n La sublimation est au c\u0153ur de cette question, en tant que vertu. Ne plus s’en tenir qu’\u00e0 des d\u00e9sirs mat\u00e9riels\u00a0 – qu’on qualifie de pragmatisme – nous fait perdre le contact avec le feu r\u00e9el du d\u00e9sir qui nous obligerait \u00e0 faire le m\u00e9nage de notre psych\u00e9. En mots simples, \u00e7a fait peur au monde cette \u00e9tude de la conscience de soi<\/a>\u00a0parce que n’est pas valoris\u00e9\u00a0par la soci\u00e9t\u00e9 de consommation.<\/p>\n Pas le temps pour ces d\u00e9tails dont le diable pourtant se r\u00e9gale… Reste que, ne pas tenir compte du\u00a0 d\u00e9sir sublime nous d\u00e9connecte\u00a0d’abord de notre int\u00e9rieur\u00a0et, de ce fait,\u00a0de principes fondamentaux qui font de nous une personne int\u00e8gre, transparente, \u00e9thique.<\/p>\n La confusion des intentions nait de ce manque de contact avec nos d\u00e9sirs profonds et inconscients. Plus nous devenons mat\u00e9rialistes, pragmatiques, moins nous reconnaissons nos d\u00e9sirs propres. Plus la soci\u00e9t\u00e9 va vite, plus nos d\u00e9sirs sont prisonniers d’un temps qui n’est pas le n\u00f4tre ; nous sommes des esclaves d’un patron invisible. Or le vrai patron devrait \u00eatre le d\u00e9sir sublime comme fondement de notre \u00e9l\u00e9vation, de notre \u00e9volution, de notre individualisation. Il faut pour cela en assumer la r\u00e9alit\u00e9 et en assurer la maitrise.<\/p>\n Le d\u00e9sir\u00a0provoque\u00a0une initiation n\u00e9cessaire<\/strong><\/p>\n Un d\u00e9sir qui ne r\u00e9pond qu’\u00e0 la r\u00e9ussite mat\u00e9rielle n’est pas en phase avec\u00a0tous les\u00a0principes d’une personne. Il manque quelque chose.<\/p>\n