Dans notre société, vouloir débattre est absolument vital pour la santé de la démocratie et pour la nôtre aussi. Mais il arrive parfois que certaines personnes s’attribuent beaucoup plus d’autorité qu’elles n’en ont au regard de leurs connaissances générales et de ce qu’elles savent sur elles-mêmes.

Moins nous nous connaissons nous-mêmes, plus nous risquons d’entrer dans une zone floue où l’autorité se confond à la domination. Alors tout peut dégénérer en violence.

Être aspiré.e dans des discussions polarisantes, malgré nous, vient parfois d’une disparité des états d’intelligence de chacun. Ce sont des niveaux de conscience et d’inconscience qui détermineront le degré de difficulté de sortie de crise.

Plus nous nous connaissons, plus nous pouvons « prendre sur soi » dans une discussion. Parvenir à ne pas se laisser déstabiliser nous évite de manquer de respect dans les échanges.

L’autorité de l’être repose sur son degré de maturité, sur la profondeur des états d’intelligence développés. Plus ces deniers sont affinés, plus l’être peut avoir de la distance, de la neutralité face à ses émotions, à ses pensées.

Développer ses 6 états d’intelligence 

J’aimerais vous introduire à la notion des 6 états d’intelligence. D’abord, plus nous devenons sensible et plus notre conscience éclaire les aspects cachés ou occultes de l’information intérieure. Ainsi éclairés, nos états d’intelligence se révèlent et nous gagnons en profondeur.

Cette graduation vers les états supérieurs d’intelligence favorise une prise en charge de soi qui pulvérise le goût de rester innocent, endormi.

Sans cette prise en charge notre autorité ne parvient pas à générer une paix durable dans notre être. Ainsi l’autorité se consolide à mesure que l’être développe ses états d’intelligence.

L’intelligence de base fait appel à l’émotion et la cognition. L’intelligence intermédiaire déduit et intuitionne et l’intelligence supérieure pénètre les zones des pouvoirs cachés, accessibles à ceux qui développent l’autorité nécessaire pour les honorer. Lorsque l’être atteint le 6e état d’intelligence, le libre-arbitre est vu comme une illusion au regard du respect de lois universelles. Ce sont elles qui déterminent la fonction de l’être et son autorité.

Protéger son innocence

Le premier réflexe dans un échange polarisé est de protéger son innocence, en démontrant que nous ne sommes pas le responsable du conflit, du mal. Or les conflits proviennent non seulement d’un code différent de valeurs morales mais d’un niveau inégal de conscience.

Dans un rapport de force ou lorsqu’une personne affirme une chose, sans assumer tout ce qui vient avec, elle commence déjà à protéger son innocence. Par avance, elle assure sa non-culpabilité.

Voilà à quoi ressemble une personne qui n’a pas l’autorité qu’elle prétend. Elle repose ses dires sur une autre force qu’elle (un gourou, l’argent, dieu, une puissance technologique, une fausse promesse, etc). Ses intentions ne sont pas nettes.

Elle peut alors confondre autorité et domination. La polarisation repose sur ce biais.

Nous ne sommes plus devant une personne qui assume la pleine autorité de soi, mais qui joue avec une autorité morale (bien/mal), dans le but de protéger son innocence.

Toute personne dotée d’une autorité réelle repose ses interactions sur le respect de l’autre, non sur le mépris, l’abaissement, la vengeance, l’émotion, etc.

Voir la réalité en face

Pour voir le réel en face, il faut être dans sa pleine autorité (Lire Retrouvez votre autorité pour mettre fin aux dominations en démystifiant votre conscience). Par manque d’autorité intérieure, la vaste majorité des gens refuse de regarder les conflits d’intérêts, par exemple en affaires et les illusions, par exemple en amour.

Les gens préfèrent se laisser leurrer par les sentiments. Ils impriment sur la réalité une émotion ou un sentiment qui colore en bien/mal l’information.

Les champions du code moral sont ceux qui n’ont aucun scrupule à culpabiliser les autres. Ainsi ils parviennent aisément à préserver leur innocence.

Une personne dans son autorité ne se laisse pas leurrer par ceux qui souhaitent la culpabiliser.

L’autorité réelle est donnée aux gens libres d’un code moral.

L’autorité d’une personne qui a développé tous ses états d’intelligence repose sur son espace créatif, en tant que point focal de sa hiérarchie propre. De cette posture (Lire aussi Quelle posture adopter pour trouver son autorité au-delà d’un code moral), la personne peut voir le réel sans être ni impressionnée ni leurrée par les émotions et les sentiments.

Voir le réel en face est éprouvant par son aspect d’étrangetés. Le réel est non reconnaissable par le cerveau rationnel. Il faut avoir de la distance face à ses émotions et à ses pensées pour voir au plus profond de son subconscient en toute neutralité. Voir en face exige donc une force intérieure non assujettie à un groupe d’appartenance, à une croyance. C’est l’individuation de l’être qui le conduit vers son autorité la plus élevée.

La théorie du développement moral de Lawrence Kohlberg

Pour mieux éclairer les 6 états d’intelligence, permettez-moi de passer par la théorie de Lawrence Kohlberg.

Psychologue américain, Lawrence Kohlberg a développé la théorie des 6 stades du développement moral.

Selon Kohlberg, le développement moral est un processus de croissance psychologique qui, à long terme, permet à l’individu de réfléchir sur des idées de plus en plus complexes. Donc l’être raffine sa réflexion afin de pouvoir déterminer une raison morale acceptable de penser et d’agir.

Par exemple, le code moral des wokes joue un rôle de perturbateur social, par une culpabilisation qui cherche un point de rupture avec la nature humaine, avec l’humanisme en général. Ils affirment pouvoir se dissocier de leur corporalité, de faire de leur corps selon leur bon sentiment, sans égard pour les lois naturelles.

Plutôt que d’apprendre à contenir, à approfondir et transmuter les émotions et la souffrance, ils l’exaltent à travers des émotions vives. Ce manque de maturité provient du refus de s’intérioriser, de faire face au réel, afin de protéger leur innocence. Le blâme doit être porté par les autres.

Les 6 stades du développement moral

Pour Lawrence Kohlberg, le développement moral s’exerce en progression de six étapes qui ne peuvent être devancées. Une fois acquises, elles sont irréversibles. En clair, les personnes matures peuvent comprendre les immatures, mais non l’inverse.

Les 6 étapes sont également transculturelles et stagnantes. Signifiant qu’on atteint un plafond à un certain moment, et certaines personnes se développent plus que d’autres.

Enfin, la théorie de Kohlberg assume que seulement 13% de la population atteint le stade 6 du développement moral. Il s’agit de la phase où les gens peuvent déterminer par eux-mêmes ce qui est bien et mal.

Alors qui, dans la société, détermine ce qui est bien ou mal ? Nous verrons plus loin, avec la psychologie évolutionnaire, que le stade moral le plus élevé de Kohlberg est le point de départ des états intermédiaires et supérieurs de l’intelligence.

Vous pouvez trouver la description complète du développement moral de Kohlberg. J’en résume la pensée pour vous montrer à quel point la psychologie évolutionnaire transcende la morale grâce à un savoir infus.

Vous pouvez vérifier à quel point vous êtes autonome, à savoir vous avez une autorité morale sur votre propre vie.

Résumé des 6 stades du développement moral de Kholberg

1 : L’obéissance et la punition – L’enfant adapte son comportement pour fuir les punitions. Les normes morales ne sont pas intégrées.

2 : Intérêt personnel – L’enfant intègre les récompenses en plus des punitions. Il réfléchit.

3 : Relations interpersonnelles et conformité – Le jeune intègre les règles du groupe restreint auquel il appartient, sa principale interrogation est : « Qu’est-ce qu’on va penser de moi ? ».

4 : Autorité et maintien de l’ordre social – Le jeune intègre les normes sociales. Il respecte les lois, même si elles vont à l’encontre de son intérêt et qu’il sait pouvoir échapper à la sanction. On peut parler d’amour des lois ou de souci pour le bien commun.

5 : Contrat social – L’individu pense que la loi devrait être respectée, mais que certains conflits existent entre la loi et l’individu. Il pense qu’il est dans l’intérêt de la société de respecter les lois.

6 : Principes éthiques universels – Le jugement moral se fonde sur des valeurs morales à portée universelle, tels le respect de la vie, l’égalité des droits, le courage, l’honnêteté, le respect du consentement, la non-violence, etc. Ces valeurs morales que se donne le sujet priment sur le respect des lois (ex : la pandémie oppose les gens du stade 4 et du stade 6). La personne est prête à défendre un jugement moral minoritaire, et elle est capable de juger bonne une action illicite, ou au contraire, de juger mauvaise une action licite.

Pourquoi la pandémie a tant polarisé ?

La polarisation causée par la pandémie vient du fait que les gens abordent la question au stade 3 et 4 et 5. Vivant dans une société de droits universels en Occident, une bonne partie de la population avait la capacité de voir la chose à travers ce point de vue universel, le stade 6.

Le problème s’exacerbant, les gouvernements devaient assurer et démontrer qu’ils protégeaient la population. En d’autres termes, ils devaient assurer ne pas être coupable de nuire, et ainsi éviter l’imputabilité de l’opinion.

La décision de vacciner massivement, sans respecter le principe de précaution, dans la précipitation et l’opacité, malgré un conflit d’intérêt flagrant avec Pfizer, malgré des résultats non concluants, a été acceptée. La majorité a alors cédé ses droits universels. Du coup, elle a fait rétrograder sa conscience morale du stade 6 au stade 3 à 5.

Une minorité a refusé que la fabrication du consentement (abordé plus bas) remplace la valeur universelle de ses droits. Ce résultat correspond bien à l’étude de Kohlberg voulant que seulement 13% de la population atteigne le stade le plus élevé du développement moral.

Aller plus loin

En psychologie évolutionnaire, la théorie morale de Kohlberg représente seulement la phase 1 sur 3 niveaux de conscience. Les états d’intelligence intermédiaires et supérieurs permettent le développement d’une autorité, au-delà de l’illusion du bien/mal.

Cette posture permet à l’être de trouver son autorité supérieure. Ainsi il peut prendre de la distance avec le groupe d’appartenance, avec la croyance mais aussi face aux émotions, aux flux d’énergie, aux pensées.

Il peut donc décider au-delà de la conformité, sans toutefois manquer de respect au contrat social.

Il y parvient parce qu’il peut, au-delà de l’éthique universel, convenir de ses propres conditions. Il maitrise parfaitement le flux de ses énergies mentales.

Cette information est capitale comme indicateur d’espace-temps créatif et non influençable de la conscience humaine. Tant qu’il se réduit au champ psychologique, le néocortex est la cible de manipulations qui assujettissent la personne dans la trajectoire de son expression créative.

Lorsque le néocortex est hors circuit, la personne peut approfondir son développement vers le niveau le plus élevé de son autorité, vers le savoir objectif.

La fabrication du consentement

Le développement moral va de pair avec la faculté de manipuler, de façonner la pensée, d’où nait la subjectivité. La fabrication du consentement relève de la capacité d’influencer la pensée sur la base d’un sentiment d’appartenance à un code moral.

Sans le sentiment d’appartenance, il serait impossible de fabriquer le consentement, donc de faire se mouvoir une société entière.

Ce qui polarise l’être provient de la propension du néocortex à moduler et à diviser l’information en valeur bien/mal dans le but de convenir à un groupe. Cette limitation de la réflexion maintient la conscience prisonnière de la valeur subjective de la pensée. Elle s’exprime dans tous les domaines, de la politique à la science, en passant par l’économie et l’environnement.

Noam Chomsky traite de la fabrique du consentement de manière à éclairer le citoyen avec beaucoup de précision. Entre autres, il traites de 5 filtres utilisés pour manipuler la pensée en constituant des groupes d’appartenance. Les voici en résumé :

  1. La propriété des médias. La concentration et la convergence permettent un contrôle constamment accru des grands conglomérats sur l’information.
  2. La publicité a conduit à une décroissance d’indépendance des médias et à l’autocensure.
  3. La nature des sources d’information. Une place disproportionnée est donnée aux sources « officielles », c’est-à-dire les représentants des pouvoirs politiques et économiques qui disposent d’importants services de relations publiques.
  4. Les contrefeux qui permettent aux pouvoirs politiques et économiques de réagir rapidement contre les dérives potentielles des médias.
  5. L’anticommunisme, « le concept est flou, utilisé contre tout individu défendant des positions constituant une menace contre les intérêts des possédants ».

Découvrez le stade le plus élevé de votre autorité en sortant de la polarisation

L’étude psychique et mentale, en tant que dimensions, rejoint le stade que Lawrence Kohlberg souhaitait développer. Après le stade 6, il envisageait l’existence d’une morale transcendentale ou orientations cosmiques.

Kohlberg n’a pas eu le temps d’établir de preuves de cette morale. Or le programme magistral de psychologie évolutionnaire  en étudie les paramètres, en profondeur.

Pénétrer dans la zone psychique et mentale de notre conscience a souvent été établi comme la transgression d’un interdit. C’est MAL de vouloir connaître notre subconscient, de sortir de notre innocence. C’est MAL de prétendre diriger sa propre conscience. C’est MAL d’utiliser nos potentiels les plus enfouis, simplement parce que le nécortex ne les reconnait pas.

L’inconnu fait peur. Et avoir peur, c’est être dominé.e. Être dominé.e engendre une souffrance psychique. Souffrir fait MAL.

Préférons-nous le MAL de la souffrance ou le MAL de l’inconnu ?

Lorsque nous étudions les mécanismes profonds de notre conscience, nous y trouvons l’autorité sur soi, la pleine maitrise sur ses énergies, l’arrêt de toute manipulation nous déviant de nos dimensions profondes, et la liberté créative.

Transcender le besoin d’un soutien moral

Lorsque l’être parvient à transcender le besoin d’être soutenu par un code moral, il fait valoir sa pleine maturité comme être essentiel. Ses fréquences d’énergies internes font vibrer une information non régie par un code moral, mais par des lois universelles que l’être reconnaît d’emblée.

Cette autorité-là lui donne la force de tenir les rennes de sa destinée propre. Dans cette zone, il est le seul à pouvoir convenir que son inspiration le pousse dans la bonne direction. Que SA vérité vient à lui.

C’est bien ce qu’essayait d’exprimer le psychologue américain Kohlberg lorsqu’il parlait de dépasser les six stades de développement moral vers une transcendance. Cette « orientation cosmique » de l’éthique exprime une maturité capable de faire émerger une réelle harmonie dans le monde. Le souffle d’un nouveau monde.

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