L’année 2016 fut difficile pour un grand nombre de personnes. La fin d’un cycle dit-on, mais surtout les grandes souffrances nécessaires à l’évolution de la conscience. Ainsi vécues par des milliers de gens en même temps, ces afflictions multiples ne peuvent garder l’humanité encore longtemps dans l’ignorance de sa nature universelle.
Depuis longtemps c’est écrit, 2017 sera une année charnière. Nous y voilà et la traversée fut ardue. Allons-nous vers plus de facilité pour autant ? Oui, pour ceux qui ont appris à vivre d’après l’intégrité de leur être. Non pour ceux qui continueront de se construire sur le dos des autres.
Nous le voyons depuis plusieurs décennies, la civilisation actuelle est sur son déclin et rien n’empêchera plus son écroulement. Aussi tout ce qui fut érigé à partir d’une conscience mécanique, dont l’architecture de l’esprit est la réflexion, s’effondrera.
La pensée subjective qui domine nos institutions sera remplacée par une pensée créative qui fera pression sur elles. Ainsi les élus qui développeront une conscience visionnaire et qui auront de surcroit la capacité à la vulgariser permettront un passage plus harmonieux vers la nouvelle civilisation, au sein de leur patrie.
La puissance au féminin
J’ai visionné le très lucide reportage Des femmes pour guérir le monde, (avis de recherche : la vidéo semble avoir disparu) présenté à RDI le 22 décembre 2016. J’ai été surprise, non par le contenu, mais par le fait qu’une grande chaine ose enfin présenter des femmes, spirituelles de surcroit, comme essentielles à la reconstruction d’un monde érigé puis ruiné par l’homme.
- « Je suis convaincue que le modèle d’une pseudo économie, d’une pseudo démocratie nous mène droit vers l’extinction de l’espèce humaine » exprime une leader hindoue. Nous devons importer des valeurs féminines pour en assurer la survie ».
- « Nous avons été trop souvent menés par « Mon missile est plus gros que le tien ». Tout est dans la compétition. Il n’y a pas la part du divin féminin, c’est contre nature », déclame une activiste.
La part divine dans tout humain est de nature féminine. Le féminin fut évacué de toutes les institutions (religieuses, scientifiques, politiques). L’objectif de ce déni collectif a permis à l’humanité de développer le néocortex afin d’organiser la pensée. C’est maintenant chose faite et nous devrions retourner à la source créative de l’esprit, ce qui n’a rien à voir avec les avancées technologiques.
L’intelligence artificielle de l’homme
Grâce à l’homme, nous avons développé notre cortex cérébral jusqu’à son niveau de raffinement le plus abouti. À l’aube du premier millénaire, la Grèce antique a produit de grands philosophes qui nous ont donné les clés du Beau, du Juste et du Vrai, à travers la notion de la raison divine. Depuis deux cent ans, au lieu de vibrer à partir de l’esprit, nous sombrons dans la forme matérielle :
- du Beau – au point de ne voir que les apparences
- du Juste – au point de polariser la nature des choses
- du Vrai – au point de perdre le sens réel de l’information
L’homme se propulse à l’extérieur de lui. Il a construit son identité à travers l’action mécanique de la pensée. Ainsi il a conquis le monde.
Dans le café des hommes, longtemps seuls à pouvoir fréquenter ces hauts-lieu du farniente, depuis la nuit des temps l’homme façonne la légende de sa force, disserte sur le bien et le mal, détermine les gagnants de la moralité, projette l’idée de sa puissance à travers des armes de plus en plus incontrôlables, étend son territoire à travers des stratégies de colonisation, agit comme un prédateur pour assurer son empire commercial, détruit l’environnement pour s’enrichir, intimide pour fuir ses angoisses.
Le mythe de l’homme
L’homme s’est fait l’architecte d’une identité dont la virilité est définie par l’appropriation du droit de suprématie sur tout ce qui entrave son sentiment de puissance. Pour sauver sa peau, la femme a accepté la légende de l’homme jusqu’à la révolte.
Comme l’a dit maintes fois Krishnamurti, l’homme est tombé dans l’illusion du monde matériel et nombreux refusent de s’ouvrir au réel ou en sont incapables. C’est ainsi qu’ils perpétueront la violence puis la subiront à leur tour jusqu’à désintégration de cette civilisation matérialiste. Bien sûr, les femmes assujetties à cette philosophie y contribueront également.
L’homme est devenu complexe car, à force de réfléchir, il s’est écarté de lui-même, de son identité intrinsèque. La réflexion ne peut pas ordonner dans un tout cohérent alors même que le cerveau dissèque chaque chose pour la comprendre. Réfléchir devrait ne servir qu’à organiser ce que notre nature profonde nous révèle et non à la diviser. S’obstiner à donner raison à la raison aujourd’hui nous éloigne du réel.
La simplicité de la femme
L’homme croit que c’est la femme qui est compliquée parce qu’il est déconnecté de son essence. La femme vit en fonction de ce fluide intégral sans le réfléchir. L’homme le décompose, le déconstruit, le détruit pour le posséder, comme le petit garçon démonte une radio pour comprendre sa mécanique. Or l’essence humaine n’est pas mécanique, et ce faisant, l’homme complexifie sa nature intrinsèque et peut la détruire comme sa petit radio d’enfance.
L’intelligence de la femme réside dans sa capacité à peser le réel directement dans son cœur. Lorsque pour plaire ou soumise à l’homme, la femme se met à peser le pour et le contre, son système émotif s’emballe car elle perd la centricité de son être, fondamentale aux décisions justes. Coupée du fil invisible qui la relie à la Beauté, au Juste et au Bien sur le plan subtil, la pensée universelle ne peut plus la traverser ; alors elle doute de ce qu’elle a à faire. C’est bien là le portrait de toutes les femmes qui ont choisi de suivre l’homme dans sa complexité réflective. Pourtant la vie est simple !
Aux portes de 2017, notre directeur de conscience ne sera plus un Pape ni un juge ni aucune institution, mais notre propre connexion cœur-esprit. Retrouver ce contact peut engendrer de profondes souffrances reliées à la perte de repères. Mais l’insécurité qui nous attache au monde matériel sera largement compensée par l’harmonie qui circulera dans tout événement.
La grandeur de la femme est de n’avoir jamais complètement perdu sa conscience universelle, malgré des siècles de lapidation.
Aujourd’hui, elle doit sortir du ressentiment et de sa mauvaise estime d’elle-même pour aider l’homme à ne plus diviser, à ne plus philosopher. La femme qui a beaucoup d’amour permettra à l’homme de sortir de son mythe pour entrer dans la réalité de son esprit. Il pourra enfin se voir tel qu’il est et reconnaître la grande intelligence de la femme.
Ainsi avant la fin du siècle, le féminin en chaque personne sera l’acteur d’une civilisation dont la conscience visionnaire s’exercera au centre de nos institutions.
Leave A Comment